Genève

Mauro Poggia: «On ne prend pas des mesures pour embêter les gens»

26.01.2022 19h36 Martin Esposito

Poggia Poggia

Le conseiller d’État est notre invité et réagit à la question qui agite la droite et les milieux économiques: faut-il une levée immédiate des mesures sanitaires?

Plus de cas de Covid, mais beaucoup moins de patients aux soins intensifs, est-ce un signal pour une levée immédiate des mesures? «Ceux qui attendent ce signal, n’ont pas vraiment conscience, à mon sens, de l'impact qu’aurait une recrudescence des cas» avance le conseiller d’État genevois. «Si les soins intensifs ne sont plus surchargés, les soins aigus sont eux, très occupés. Et la grippe saisonnière ne nous a jamais obligé à reporter des opérations. Le nombre de personnes hospitalisées ne baisse pas et un nouveau variant pourrait être détecté.»

La ligne est claire: pour Mauro Poggia, il ne faut pas se précipiter. «Je ne peux pas vous dire que si on levait aujourd’hui les mesures cela serait catastrophique dans un mois, mais nous n’avons pas la certitude contraire. Faut-il prendre un risque de ce type-là? Ne faut-il pas attendre jusqu’à fin février?» Toutefois, face au variant Omicron, Mauro Poggia souhaiterait un test quotidien plutôt qu’un certificat Covid, tout en rappelant le défi logistique que cela demanderait. «Je dirais à nos concitoyens: “encore un peu de patience”, car ce qui serait pire que tout, ça serait d’enlever les mesures puis de les remettre.»

Redonner du pouvoir

Cette crise a donné un fort pouvoir au Conseil fédéral et aux cantons, au détriment du parlement et du peuple: «La démocratie doit reprendre ses droits. Mais si tout le monde devra rendre des comptes, il faut laisser les gouvernements gérer cette situation pendant les quelques semaines de crise qu’il nous reste.» Les cantons justement peuvent être plus restrictifs, une possibilité que Genève a exploité plusieurs fois durant ces mois de crise. «Nous avons dû prendre des mesures, que les autres cantons ont suivies quand ils ont fait face au pic de la vague. Mais nous ne prenons pas des mesures pour embêter les gens», explique-t-il, en référence aux propos controversés d’Emmanuel Macron.