Les aspirants pompiers aux portes de l'hypothermie

Chaque année depuis 2010, le Service Incendie et Secours organise une matinée d’exercice de sauvetage en eau froide avec ses aspirants pompiers. Ce matin, ils sont 16 futurs soldats du feu à braver, sans combinaison, les 5 petits degrés des eaux du Léman. «Le but c'est vraiment de les amener à dépasser leurs limites et à sentir ce que l'hypothermie fait au corps; se mettre dans la situation de la victime», nous explique le Caporal Bonvin, du Service Incendie et Secours. 

Pour atteindre leurs limites, quatre exercices. Dans un premier temps, s’immerger et nager... jusqu’ici tout va bien. «On sent bien le froid, nous dit Jérémy, l'un des aspirants, Maintenant c'est le mental!». De son côté, Philippine est tremblante: «ça tremble tout seul, nous confirme-t-elle tout sourire, mais le moral est bon!» 

Quatre étapes pour se dépasser

Pour la suite de l'exercice, il s'agit de tracter une victime jusqu’à la berge, réaliser plusiers mètres en apnée sous une bâche , et enfin aller chercher un mannequin à 4 mètres sous l’eau. Le tout sous l’œil de la conseillère administrative Marie Barbey-Chappuis. «Cela force l'admiration, cet exercice demande une force physique mais aussi mentale. C'est finalement dans la tête que tout se joue.»

A la sortie de l’eau, certains aspirants sont dans un état second. Tout juste paralysé et transis de froid. «J'ai du mal à parler», peine à articuler Quentin, enveloppé dans du papier bulle et une couverture de survie. Philippine dit, elle, avoir perdu l'usage de ses mains et ses pieds. 

Mais le défi est relevé. L’an prochain ce sera à la volée suivante de braver le froid.