Genève

Foyer de Mancy: «L'État ne se contrôle pas lui-même»

01.02.2022 19h17 Rédaction

Anne Emry-Torracinta

La conseillère d'Etat Anne Emery-Torracinta critique la gestion du dossier par l'office médico-pédagogique et constate un problème d'auto-contrôle inexistant en interne à l'État.

La conseillère d'Etat en charge du département de l'instruction publique (DIP) rappelle que les éléments ne sont pas remontés au sein de son office et ce n'est que suite à une lettre anonyme en janvier 2021 que le département a insisté pour avoir un dossier sur Mancy avec les premiers éléments qui sont eux arrivés le 29 mars 2021. «Quand les éléments arrivent c’est trop tard», lance-t-elle, avant de s'en prendre aux méthodes de l'office médico-pédagogique (OMP):

«Les différents niveaux hiérarchiques de l’OMP n’ont pas remonté des informations graves qui auraient mérité des dénonciations pénales, des entretiens de service, voire des licenciements.»

Anne Emery-Torracinta rappelle la compassion qu'elle éprouve envers toutes les familles et les enfants qui ont pu être victimes de ces maltraitances au foyer de Mancy et regrette de ne pas avoir été mise au courant suffisamment tôt:

«J’ai moi-même une fille autiste qui vit dans une institution. Est-ce que vous pouvez imaginer un seul instant que j’aurais laissé faire si j’avais été au courant?»

L'État victime d'une auto-régulation défaillante

Sur la motion du PDC formulée en 2019 demandant des contrôles réguliers des institutions et acceptée par le Grand Conseil, le Conseil d’Etat ne s’est pas prononcé. La conseillère d'Etat reconnait une faille: «lorsque qu’on a une institution interne à l’Etat, celui-ci ne se contrôle pas lui-même, tandis qu’avec une instance extérieure subventionnée, là il y a un contrôle». Cette affaire de Mancy met en lumière un réel problème sur lequel les autorités cantonales devront réagir: «on va mettre en place des contrôles», déclare Anne Emery-Torracinta.

Faut-il fermer Mancy? 

La conseillère d'Etat en charge du DIP n'est pas de cet avis en argumentant qu'entretemps «les choses ont changé» au sein du foyer. Selon elle, tous les actes évoqués de maltraitances sont révolus puisque la nouvelle directrice de l'OMP a déjà pris les choses en main. «Il n’y a pas d’urgence quand on vous dit que les choses vont mieux», explique Anne Emery-Torracinta en rappelant qu'aujourd'hui, le foyer de Mancy est apaisé avec un directeur et des collaborateurs sur place qui font leur travail.