Genève

« Je me lève tous les jours pour travailler mais je ne gagne presque rien »

05.02.2022 19h16 Delphine Palma

smood

Les livreurs de Smood sont encore une fois descendus dans la rue. Samedi, une cinquantaine de travailleurs venus de toute la Suisse romande ont demandé encore une fois à leur employeur des salaires corrects et de meilleures conditions de travail. Les améliorations annoncées la semaine dernière par l’entreprise ne les convainquent pas.

La lutte se poursuit pour les livreurs de Smood soutenus par le syndicat UNIA. Après 5 semaines de grève, et une conciliation qui a échoué, certains livreurs sont très en colère. « Je me lève tous les jours pour travailler mais je ne gagne presque rien» hurle, excédé, Badara Sally dans le mégaphone.

Des conditions "ultra précaires"

Depuis le début du conflit au mois de novembre, des livreurs de toute la Suisse romande soutenus par UNIA dénoncent leurs conditions de travail jugées ultra précaires: Les salaires horaires sont en dessous du salaire minimum, le payement des courses se fait à la minute, les frais d’entretien du matériel ne sont pas intégralement remboursés. Et surtout, les heures passées à attendre les commandes ne sont pas payés

Démarches aux Prud'hommes 

Vendredi dernier, pourtant, l’entreprise a fait un pas en avant en annonçant une hausse de salaire à 23 francs de l’heure et une augmentation des indemnités. Pas suffisant estiment les syndicats. Le système de rémunération ne respecte ni la loi, ni les conventions collectives de travail. Une démarche aux prud'hommes sera engagée précise Me Chrisitian Dandrès.

Uberisation: l'Etat appelé a intervenir

À Genève, où le niveau de vie est plus élevé, la situation est particulièrement difficile pour les livreurs insistent UNIA. Une lettre sera déposée ce lundi à la conseillère d’Etat Fabienne Fischer. « Ce n’est pas possible que des entreprises comme Smood ou Uber Eats violent des lois en cours. C’est aux autorités et pas seulement aux livreurs et aux syndicats de corriger cette situation. » En attendant, livreurs et syndicats se sont pliés a une petite reconstitution de leur cru.