Genève

Mauro Poggia: «Genève a dormi sur son oreiller de paresse»

07.02.2022 20h38 Rédaction

Mauro Poggia

Le conseiller d'État en charge de la santé commente l'importation de la main-d'œuvre française dans notre système de santé. Il explique également comment Genève se prépare à la prochaine levée des mesures sanitaires le 16 février.  

Mauro Poggia décrit la problématique des soignants français présents chez nous qui appauvrissent le système de soins de l'autre côté de la frontière comme un fléau de longue date: «Depuis des décennies, Genève a dormi sur son oreiller de paresse en allant chercher du personnel qu’il ne formait pas.» Pour le ministre de la santé, le chemin à parcourir est encore long et la libre circulation existante complique la tâche:

«Cette libre circulation, que l’on vante tant, a aussi des côtés pervers, dont celui de l’attraction salariale du côté genevois».

Un «Gentleman agreement» inefficace

Du côté des Hôpitaux universitaires de Genève, on s’est engagé à ne pas engager de personnel soignant en fonction dans une structure hospitalière en France voisine. Mauro Poggia explique que la mesure semble insuffisante puisque le personnel français semble avoir compris qu’il existe aussi de travailler pour des agences de travail temporaires en tant qu’intérimaires pour ensuite postuler pour des places fixes. Quelle solution peut être alors envisagée? À cette question, le conseiller d'État explique que cela reste difficile de par «l'équilibre respectueux» des deux côtés de la frontière qu'il faut trouver. Jusqu'ici, un observatoire transfrontalier examinant la problématique reste la mesure phare qui a été imaginée.

Covid: Quelle position pour Genève face aux allégements prévus?

La position n’est pas encore arrêtée puisque le Conseil d’État se rencontrera encore mercredi matin avant de communiquer une décision finale dans l’après-midi. Selon le ministre de la santé, les cantons seraient plutôt enclins à un scénario mixant les deux possibilités proposées par le Conseil fédéral, éliminant ainsi un abandon immédiat des mesures sanitaires: «personne n’est pour un stop immédiat et total de toutes les mesures pour le 16 février».