Des manifestants se relaient devant l'hôtel des Talibans
Des pancartes sur du papier A4 et des photos de femmes afghanes disparues. Les moyens sont modestes, mais la détermination est de fer. Plusieurs femmes d’origine afghane se relaient devant l’hôtel où logent les Talibans depuis hier. Elles souhaitent alerter passants et médias sur la situation dramatique des femmes en Afghanistan.
Elles ne sont pas nombreuses, pas plus de 5 à la fois pour ne pas être délogée par la Police. Mursal Ali est là depuis tôt ce matin. Depuis la prise de pouvoir des Talibans en août, elle ne cesse de dénoncer la situation des femmes en Afghanistan. « Les femmes n’ ont pas le droit de travailler ni d’aller à l’université. Les écoles sont fermées pour les filles. Comment on peut accepter que les Talibans puissent venir ici à Genève dans un hôtel 5 étoiles ?»
«Sale p...»
Derrière les portes de cet hôtel de la gare, la délégation des Talibans est très discrète. Aucune de ces femmes ne les a vu. Ils entrent et sortent par le parking, selon elles. Mais il y a quelques minutes, un homme afghan est entré dans l’hôtel et les a insultées, nous disent-elles. « Ils nous a dit : 'va te faire f.... sale p....' s'énèrve Jamilla, une manifestante. Vous imaginez comment ça se passe avec une femme afghane, là-bas en Afghanistan? »
Tapis rouge pour les Talibans
Pour Hadia accueillir les Talibans en Suisse, c’est déjà faire un premier pas vers la reconnaissance du régime.
Surtout que les militants des droits des femmes ne sont pas invités. « A Oslo, elles ont été conviées. Ici à Genève, non. Il n’y a que 13 hommes pour discuter de sujets qui concernent les femmes et les enfants. »
Les talibans sont présents depuis dimanche à Genève. Ils ont rencontré cet après-midi une délégation du ministère des affaires étrangères. Il précise que cet rencontre ne constitue pas une légitimation. Aucun Etat n’a encore reconnu ce gouvernement taliban.