Satigny ne veut pas d'une décharge de mâchefers
La grogne monte à Satigny: la commune a été désignée par l’office cantonal de l’environnement comme candidate idéale pour accueillir une future décharge de mâchefers, ces résidus de déchets incinérés. Et malgré les oppositions, le canton va de l’avant: les premières analyses auront lieu début mars sur les terrains identifiés. La résistance s’organise.
Ce début de semaine, une quinzaine de propriétaires satignotes ont reçu un courrier qui ne leur a pas fait plaisir du tout: il prévient que des mesures seront effectuées sur leurs parcelles dès le 7 mars 2022. Le but de ces mesures: trouver un site pour accueillir la future décharge de mâchefers du canton. Les mâchefers, ce sont les résidus non brûlés après incinération de déchets comme des restes de porcelaine, ou de la litière pour chat. Les Genevois en produisent 40'000 tonnes par an. Problème: la décharge actuelle arrive à saturation. Pour la suite, un arrangement a été trouvé, mais il est temporaire, explique Jacques Martelain, géologue cantonal et directeur du service de géologie, sols et déchets: «Ces mâchefers seront envoyés dans le canton du Jura, pendant trois à quatre ans maximum. Ce qui veut dire qu’on a une période de transition de 4 ans, au-delà de laquelle on n’a plus aucune visibilité».
«On ira jusqu’au bout pour défendre nos terres»
C’est pour parer ce problème que le canton souhaite construire une nouvelle décharge. Il a identifié le versant Nord de la colline de Bourdigny, à Satigny, comme site potentiel. Mais une partie de ces terres est actuellement exploitée par Lionel Dugerdil: il y cultive des céréales, du colza, et des pâturages pour ses vaches. Et il fulmine: «En tant qu’agriculteurs on ne peut pas supporter de sacrifier nos terres, et de les polluer avec des déchets et des matériaux dangereux». Il s’oppose fermement aux analyses sur ses champs, car il ne veut pas qu’une décharge prenne la place de terres agricoles: «Je vous garantis qu’on ira jusqu’au bout pour défendre nos terres, et on les laissera pas faire» prévient-il.
La commune avec à sa tête son maire, Willy Cretigny, s’oppose aussi à l’arrivée d’une décharge à Satigny. Elle souhaite empêcher les sondages.