Genève

Les bocaux consignés sont de retour à Genève

03.03.2022 18h16 Lucie Hainaut

Bocaux consignés Bocaux consignés

À Genève, les bouteilles et bocaux consignés sont de retour: depuis le 1er décembre, les SIG, via leur programme éco21, ont lancé un projet pilote: «J’la ramène». 8 commerces genevois participent à cette phase-test de 6 mois. Le but: tester le concept, et l’adhésion de la population.

C’est jour de collecte pour cette équipe des EPI, les Établissements Publics pour l’Intégration. Des employés récupèrent les bocaux et bouteilles consignés, ramenés par les clients d’une épicerie de Plainpalais. Les EPI trient ensuite les contenants, et les livrent au prestataire chargé du nettoyage. Le but: réutiliser les bouteilles et bocaux, plutôt que les recycler. Pour Yohanna Belen, la gérante l’épicerie Chez Mamie Genève, c’était une évidence de participer à ce projet de consignes: «Pour nous ça fait totalement sens: on est une épicerie spécialisée dans le bio et le vrac, ça fait partie de l’ADN de notre entreprise». Elle propose des yoghourts, du lait, de la sauce tomate, des bières et du vin dans des contenants consignés. Et après bientôt trois mois de phase-test, les clients sont au rendez-vous: «La clientèle est vraiment super contente, ils espèrent que le projet sera mené à terme et qu’on puisse proposer plein d’autres produits consignés» se réjouit-elle.

Réutiliser les bocaux pour économiser l'énergie

Le but de ce projet, c’est de limiter les déchets, mais aussi de faire des économies d’énergie. Car recycler le verre demande de le chauffer à très haute température, afin de le fondre. Mais ce n’est pas le seul avantage: «Ce qui est très intéressant dans le cadre de ce projet, c’est qu’on soutient l’économie locale: Parce qu’on ne va pas laver des bouteilles qui ont fait 2000 km, donc on va soutenir des producteurs locaux genevois qu’on met en lumière» détaille Jean-Marc Zgraggen, responsable du projet «J'la ramène» aux SIG.

Des consignes en soutien aux producteurs locaux

De leur côté, les producteurs du canton accueillent l’initiative avec joie. Car au-delà de l’aspect écologique, il y a une plus-value économique possible: «Plus le pot va faire de cycles de lavage et de réutilisation moins il va nous coûter cher, parce que le prix d’achat de départ sera dilué dans le nombre de lavages, donc le prix deviendra intéressant pour le producteur parce qu’il n’y aura plus ces prix de mise en route au départ» explique Thierry Desbaillet, producteur à La Genevoise du Terroir.

Le projet-pilote se terminera le 31 mai. Pour la suite, les SIG souhaitent voir apparaître une filière autonome de collecte, de nettoyage et de réemploi des contenants. Ils espèrent que les acteurs genevois s’approprieront le projet.