Genève

Satigny gagne une bataille contre la décharge de mâchefers

07.03.2022 18h47 Céline Argento

Satigny

À Satigny, la réplique s’organise. Les premiers sondages pour créer une nouvelle décharge de mâchefers devaient commencer ce lundi matin. Mais la population s’y est opposée fermement. 

«Nous sommes tous contre !» «Qu'est-ce que je laisse à mes enfants ? Pas de terre ! Du pognon c'est ça ?!» Il est 10h30 ce lundi matin à Choully. D’un côté, citoyens et élus de Satigny. De l’autre, les représentants de l’Etat dont le géologue Jacques Martelain. La passe d’armes est corsée. 

En contrebas, les terres concernées par le projet de futur décharge de mâchefers, ces résidus de déchets. Le lieu a été identifié par l’Etat comme le plus à même d’accueillir cette décharge. Car l'actuelle, celle de Châtillon à Bernex, arrive à saturation. Le Jura accueille nos déchets pour 4 ans. Mais il faut trouver une solution pour la suite. «Nous allons continuer à produire des déchets de toute manière, et donc des mâchefers !» rappelle Jacques Martelain. 

Résistance

Les sondages exploratoires sur le site devaient commencer ce jour. Mais les Satignotes s’étaient organisés pour les empêcher. Avec des barrières, mais aussi des rondes des gardes-récoltes, et un groupe whatsapp pour se prévenir dès intrusion sur le périmètre. Malgré la fiabilité de ces décharges,  l’inquiétude est grande chez certains habitants de voir les terres, et surtout l'Allondon, polluées par des résidus. 

Les conseillers administratifs veulent d’autres solutions qu’un enfouissement des mâchefers. Comme l'extension de l'actuelle décharge de Châtillon. «C'est impossible en terme géologique» explique Jacques Martelain. Mais surtout, les habitants plaident pour un traitement en amont des déchets, en triant les sacs qui arrivent aux Cheneviers. «Mais si l'on fait ça, croyez-vous que les Genevois continueront à trier leurs déchets avant ?!...» s'emporte le géologue cantonal. 

Lutte physique

Pour l’heure, les sondages exploratoires des prochains jours sont suspendus. «Nous reviendrons dans un deuxième temps. Cela sera peut-être avec une procédure judiciaire» explique Jacques Martelain. La lutte ne s’arrête pas la pour le maire Willy Cretegny, s’il n’est pas entendu: «Si l'Etat ne veut pas accéder à notre demande, qui est de ne pas créer cette décharge, alors nous entamerons des actions physiques. Nous pourrions bloquer l'accès au champ avec des tracteurs. Nous empêcherons ce chantier de commencer».