Genève

Dominique Warluzel est décédé

08.03.2022 13h32 Rédaction

SCHWEIZ PROZESS LAGONICO

Ténor du barreau genevois, personnalité marquante et médiatique, l'avocat Dominique Warluzel s’en est allé aujourd'hui à l'âge de 64 ans. Il était déjà affaibli par un AVC survenu en 2013.

La nouvelle a été annoncée par Anthony Delon sur Instagram, puis confirmée par les proches de l'avocat. Son père Alain et lui étaient très proches de l'avocat:

«La vie ne t’a pas épargné, tu t’es battu comme un lion durant de longues années et aujourd’hui c’est fini, tu dois te sentir soulagé, moi aussi, car je sais que là où tu te trouves, tu as enfin retrouvé la paix» - Anthony Delon

Dominique Warluzel débute sa carrière comme stagiaire auprès de Dominique Poncet en 1981. Jeune déjà, il brille en audience. Son brevet en poche, il s’occupe de l’affaire de l’enlèvement de la fille de Frédéric Dard, défendant la famille. Le ravisseur est condamné à la peine quasi maximale. Il enchaîne les cas et dossiers rocambolesques, comme lorsqu’il défend la veuve d’un financier ruiné, qui avait commandité son propre meurtre pour faire profiter des assurances vies à ses proches. Au fil de sa carrière, il va défendre aussi de nombreuses stars: Isabelle Adjani, Christophe Lambert, Mireille Darc, Johnny Hallyday, et son ami Alain Delon.

Homme de télé

Au delà des palais de justice, il apparaît aussi sur le petit écran. Il produit et présente plusieurs émissions judiciaires, comme Profil de, Justice en marche, Vérité vérités, Au delà des grilles, Duel. Il créé et anime dès 2010 l’émission Dans mon cinéma diffusée sur la TSR, dans laquelle il invite de très nombreuses stars dont plusieurs deviendront ses amies. 

En 2012, il lâche le barreau genevois pour s’installer aux Bahamas mais reste partenaire de l’étude créée à Genève avec Marc Bonnant. Surnommé par Le Monde «Le Suisse qui délocalise les stars», il accompagne ses clients dans la création d’entités offshore à l’étranger. C’est aux Bahamas qu’il épouse d’ailleurs Corinne en 2017, sa compagne rencontrée sept ans plus tôt. 

Basculement

Sa vie bascule en 2013. Il est alors atteint par un AVC qui le diminue beaucoup, avant de faire une autre chute violente quelques mois plus tard. Il frôle encore la mort peu après, d'une insuffisance respiratoire, dans sa chambre médicalisée de l'hôtel Métropole. En 2016, il témoignait sur notre plateau de cette période douloureuse. 

«Je suis un miraculé»

La période s’assombrit lorsqu’il est lui-même confronté à la justice. En 2016, il tire en direction de son aide-soignante dans sa chambre d’hôtel, sans la blesser. Il est alors reconnu coupable de tentative de meurtre par dol éventuel et condamné à une peine de prison de 30 mois, dont six mois ferme. La peine sera simplifiée au profit d’un traitement en institution. 

Dominique Warluzel s'est éteint ce matin dans sa Genève natale. Il restera de lui l'image d'un personnage charismatique, à la personnalité parfois difficile, mais dont le talent dans le prétoire et la pugnacité font sans doute, l’unanimité.