L'écriture inclusive interdite dans l'administration
L’écriture inclusive bannie des pratiques de l’État. Les députés ont accepté hier en plénière une motion UDC – PLR en ce sens. Un vote pourtant symbolique puisqu’une directive interdit déjà aux services de l’état son utilisation. Retour sur un débat court mais passionné.
Après le Valais, Genève
12 petites minutes : c’est le temps qu’il a fallu pour plier le débat : hier soir, une majorité de droite alliée avec le MCG a accepté la motion du député UDC Stéphane Florey. Elle demande de proscrire l’écriture inclusive de toutes les communications de l’État. On parle ici des barres obliques, de points médians ou autres tirets. «Voter oui, c’est aller dans le bon sens comme l’a fait dernièrement le Valais. Il faut respecter les règles élémentaires de français. Cette écriture inclusive ne sert à rien», a expliqué Stéphane Florey en ouverture de débat en plénière.
Franscico Valentin hué par la gauche
Au MCG, Francisco valentin prend la parole pour dénoncer le temps perdu sur cette motion qu’il soutient : alors que le monde est au bord du chaos on s’interroge sur le nombre de x et de points qu’il faut mettre», scande le président du MCG avant d’être interrompu par les cris de la gauche outrée par ses propos. Après quelques secondes, il reprend : «Merci les communistes de vous la coincer, on ne vous a pas donné la parole ! Retournez en Russie, ils vous attendent là-bas», dit-il en vociférant.
Une directive interdit déjà l’écriture inclusive
C’est la conseillère d’État PLR Nathalie Fontanet qui a ramené le calme et l’église au milieu du village : la portée de ce texte, dit-elle, est quasi nulle puisqu’une directive interdit déjà depuis mai 2021 l’utilisation de l’écriture inclusive aux services de l’état. Elle a rappelé que toute communication de l’administration doit être aussi claire et simple que possible. La ministre l’a rappelé avec une pointe d’humour. «J’ai entendu que cette directive n’était pas appliquée et que même l’extraordinaire département de monsieur Poggia se permettait d’envoyer des courriers avec des points médians. Je ferai évidemment remonter cette information au conseil d’État pour prendre les mesures adaptées. Le Conseil d’État fait en sorte que cette directive soit appliquée dans les différents départements et le rappelle régulièrement », explique la grande argentière le sourire figé en coin de bouche.
La gauche a refusé le texte en bloc
La ministre a également rappelé les limites de cette directive qui ne s’applique pas aux régies autonomes telles que les TPG ou l’aéroport. Sans avoir combattu dans l’arène, la gauche a refusé le texte en bloc.