Réfugiés ukrainiens: les accueillir sans discriminer les autres populations précaires
15'000 Ukrainiens pourraient être accueillis à Genève, selon la fourchette haute des autorités. Mais comment gérer cet afflux massif sans porter préjudice à ceux qui bénéficient déjà d'un hébergement en structure d'accueil? Lundi, le quotidien Le Courrier révélait des tensions dans un centre d’hébergement collectif. Nous avons été voir comment deux organisations géraient l'accueil: l'Hospice général et l'Armée du salut.
Depuis la semaine dernière, 22 Ukrainiens ont trouvé refuge dans cette grande structure en bois. C’est le cas d’Olena, qui a fui seule l’Ukraine et vit désormais au foyer Rigot. « Maintenant, j’ai tout ce qu’il faut, pas de problème… Je suis contente. J’ai même un réfrigérateur »
Une réorganisation constante
Comme Olena, 87 ukrainiens sont aujourd’hui hébergés par l’Hospice général. Ils sont soit dans des chambres d’hôtel, soit dans des appartements de l’hospice ou dans des centres d’hébergement collectif.
Ces centres, justement, accueillent des réfugiés venus des 4 coins du monde comme la famille d’Ozlem qui a fui la Turquie. Il y a une semaine, le centre lui a attribué un nouvel appartement plus petit, 2 chambres au lieu de trois. « Là, je n’ai que deux chambres et une cuisine glisse cette mère de famille. Avant nous avions un coin salon et nous étions plus à l’aise. Mais bon, j’essaie de m’y habituer».
Réorganiser l’occupation des logements, regrouper deux personnes dans une chambre pour en libérer une autre. La direction du centre reconnaît que ces rocades se sont accélérées en prévision de l’arrivée de familles ukrainiennes fuyant la guerre. Mais ce type de ré organisation est constante, insiste le responsable du centre. « Si par exemple, il y a des places dans deux modules différents, nous alons regrouper ces deux personnes pour permettre à une famille d’arriver dans l’autre module. C’est ce type de réorganisation que l’on met en place. »
Pas de moyens pour les sans-abris
A l’Armée du Salut, la guerre en Ukraine a aussi chamboulé la mission caritative de l’organisation. Elle a ouvert un foyer de jour dans son église de la rue Verdaine pour orienter les Ukrainiens. Et dès le 1 avril, avec la fin du dispositif hivernal pour les sans-abris, elle mettra à disposition 29 chambres dans son hôtel pour des Ukrainiens. Alors des sans-abris se retrouveront-ils à la rue pour laisser place aux Ukrainiens? Pas du tout répond Valérie Spagna. La Confédération et le canton financent l’acceuil des réfugiés alors que pour les sans abris, l’accueil est à la charge des communes.
L’hospice général dispose aujourd’hui de 900 lits libres. 1800 places en famille d’accueil ont été annoncé rien que pour Genève. Jusqu’à 15’000 Ukrainiens pourraient arriver à Genève ses prochains mois. Aujourd'hui, ils sont 424 Permis S à être officielement enregistrés dans le canton.