Genève

«On a fait le même tatouage avec ma fille»

26.03.2022 21h22 Delphine Palma

tatouage


Un discret oiseau en noir et blanc, ou une fresque en couleurs version tableau . Loin des têtes de mort clichées, tout était possible ce week-end en terme de tatouage. La salle du Lignon a accueilli pendant tout le week-end une cinquantaine de tatoueurs et un public toujours plus diversifié. 

Il y a bien quelques vestes en cuir et de grosses motos garées devant la porte, mais les visiteurs viennent de partout, et même en famille. Christian est un peu le patriarche ici. Il tatoue depuis 28 ans à Genève et maintenant en Valais. Il en a vu passer des bras, des torses, ou d’autres parties du corps. Et a vu la pratique se métamorphoser. «Aujourd'hui, un jeune va penser qu'avec le laser, il pourra enlever son tatouage. Donc il ne va pas forcément réfléchir de la même intensité. Avant, on se faisait mettre hors de la société, donc il fallait vraiment réfléchir.»
 

65 ans et une pivoine sur la fesse droite

Le public a changé, le style des tatouages aussi. Beaucoup plus artistiques. Et il y en a vraiment pour tout le monde. «Je suis en train de tatouer tout le dos d'une dame de 65 ans, c’est son projet de vie nous glisse le tatoueur genevois Antho. Une carpe koi japonaise, une fleur de lotus, un immense dragon au milieu du dos et une pivoine sur la fesse droite. »  

Ce week-end, 50 tatoueurs occupent la salle du Lignon. Après 2 ans d’arrêt pour Covid, cette convention est la 24e du genre. Un petit rendez vous incontournable pour les adeptes. Cette quinquagénaire est venue du sud de la France, rien que pour ça. Et elle a l’habitude de passer sous les aiguilles. «J’ai une vingtaine de tatouages, j’en ai un peu partout. Là, je fais le même tatouage que ma fille. »

Loin du clichés des bikers tatouées, les Hells Angels organisateurs historiques de la convention veulent mettre la jeune génération en avant.  Il fallait être patient et souffrir pour être beau.