Genève

Les députés veulent réduire les microplastiques dans le lac

08.04.2022 20h00

lac Léman

Le Grand Conseil genevois veut réduire drastiquement la pollution aux microplastiques dans le lac Léman. Il a adopté vendredi soir, à l'unanimité, une motion dans ce sens. Le Conseil d'Etat devra élaborer un plan.

Selon une étude, le Léman abrite 14 millions de débris plastiques, dont 5 tonnes passent par Genève chaque année. Ce taux de pollution ressemble, en proportion, à celui des océans. 'On parle souvent de la pollution des océans. Au niveau du lac, nous ne sommes qu'en train de prendre la mesure des macroplastiques, encore moins des microplastiques', a relevé la rapporteuse de majorité, la socialiste Léna Strasser.

De fait, il existe peu d'analyses concernant l'impact des microplastiques et du niveau de cette pollution. Amendée en commission, la motion demande au gouvernement de mener des campagnes d'échantillonage régulières dans le lac et les cours d'eau. Il doit aussi renforcer la collaboration avec les communes pour évaluer le rôle des cours d'eau et eaux pluviales.

Report du délai

Cette pollution est notamment due aux débris de pneux. Ceux-ci contribuent près de 300 fois plus à cette pollution que les vêtements ou les produits cosmétiques. Elle tue les poissons qui croient se nourrir lorsqu'ils ingèrent des microplastiques, a expliqué la députée d'Ensemble à Gauche Françoise Nyffeler, rapporteuse de minorité.

Première signataire de ce texte, Mme Nyffeler s'est opposée en vain au report du délai de réduction des émissions de microplastiques de 2030 à 2040 au plus tard. 'Il y a urgence. Plus on attend, plus ces micoplastiques s'accumulent', a-t-elle insisté. Un avis partagé par le Vert Philippe Poget, alors que la droite considère que le gouvernement peut avancer plus vite s'il le souhaite.

Collaboration binationale

La mise en cause de la qualité de l'eau du robinet à Genève a aussi été biffée de la motion initiale. 'Cette eau est d'excellente qualité', a indiqué la PLR Céline Zuber-Roy. Pour la députée, une bonne information peut être efficace pour réduire les microplastiques. Pour le MCG Patrick Dimier, il faut agir au niveau de la production: 'Les sacs en plastique doivent être bannis.'

Le conseiller d'Etat Antonio Hodgers, en charge du Département du territoire, a jugé cette motion fondamentale pour soutenir l'action de l'Etat: 'C'est maintenant que nous devons agir.' Au vu des législations et de la position géographique de Genève, le canton ne doit toutefois pas faire cavalier seul. 'C'est seulement dans une collaboration franco-suisse que nous obtiendrons un vrai résultat.'

/ATS