Polémique autour du terrain synthétique du Compesières FC
Une situation ubuesque à Compesières. Le projet d’un terrain de football synthétique a d'abord été accepté par le Conseil municipal en février, puis, finalement refusé après un second vote ce mardi 12 avril.
Les travaux avaient pourtant débuté le 28 mars. Mais la polémique a continué d'enfler dans la commune de Bardonnex. En cause notamment, l’impact environnemental du plastique utilisé pour la nouvelle surface de jeu. Les pelleteuses pourraient être forcées de s'arrêter d’ici la fin du mois de mai.
Coup de sifflet initial en 2019
En mars 2019, commune et club se sont accordé pour rendre l’un des trois terrains du Compesières FC à l’agriculture. En échange, l’une des deux surfaces restantes devait être adaptée. Selon Thomas Marchand, co-président du club, des études ont montré que le synthétique restait l'unique solution capable de subvenir à la cadence d’entrainements imposée par les 15 équipes du club.
Le 8 février 2022, les élus du Conseil municipal ont délibéré en faveur du nouveau terrain. Au total, un crédit de réalisation de 2'710'000 chf est octroyé. Dans cette somme, notamment, 2'020'000 chf concernent le terrain et ses abords, 300'000 chf sont alloués à l’assainissement de la zone de stationnement adjacente et 160'000 chf sont investis dans l’éclairage des deux terrains du club. Suite au vote, les travaux ont donc pu commencer.
Coup de théâtre
Deux mois plus tard, le mardi 12 avril, revirement de situation: les élus reviennent sur leur décision. Un second vote annule la délibération de février et la construction de cette pelouse artificielle. Les opposants se justifient en évoquant un manque d'information lors du premier vote ainsi que des impacts économiques et environnementaux trop élevés. Du côté de l’exécutif communal, on déplore la temporalité des événements. Un référendum dans la foulée du premier vote aurait permis d'éviter cet imbroglio politique ainsi que le début des travaux.
Le Conseil d’Etat pourra analyser ce volte-face au municipal de Bardonnex. En attendant, les travaux continueront jusqu’à fin mai, 40 jours après la décision du municipal et date limite d'un délai référendaire. Dès lors, sans un référendum abouti de 287 signatures, les pelleteuses devront cesser.
Dans un scénario improbable mais réél, le Compesières FC pourrait se retrouver avec un seul terrain pratiquable. Une telle situation compromettrait l'avenir du club. Néanmoins, les acteurs de ce débat – opposants y compris – nous l'ont assuré: tous veulent aller dans le sens du Compesières FC.