Deux élus nationaux débattent sur l'activisme climatique
Après le blocage des activistes du climat sur le pont du Mont-Blanc, notre débat sur la forme des revendications, et sur le fond, avec deux élus genevois à Berne.
Pour atteindre les objectifs climatiques, un million de bâtiments doit être rénové en Suisse d'ici 2040. Face à ce défi, les actions pour le climat se multiplient et ne plaisent pas à tout le monde. Consciente des enjeux climatiques, Simone de Montmollin, conseillère nationale (PLR), partage l'inquiétude tout en condamnant la forme: «encourager à la désobéissance civile, ce n’est pas l’état de droit que je connais et que je défends». Elle ajoute que pour que la situation change, il faudra «un changement de paradigme conséquent».
De son côté, Nicolas Walder, conseiller national (Les Vert-e-s), soutient la frustration des activistes de ce matin. Le Genevois dénonce l'apathie de certains cantons mais également le manque d'investissement fédéral dans la formation ouvrière. En effet, les derniers chiffres démontrent qui'il manquerait près de 100'000 ouvriers en Suisse pour subvenir aux objectifs nationaux de rénovation de bâtiments.
Freins politiques à la manoeuvre
L'échiquier politique reste au centre des débats. Pour l'élue PLR, la récente loi CO2 minée par la gauche prévoyait, entre autres, une augmentation de budget pour la rénovation. Pour son préopinant Vert, «il n’y a pas de loi qui oblige les propriétaires à la rénovation et au vu de l’urgence climatique ça devrait être le cas». En guise de solution, Simone de Montmollin souhaiterait stimuler l’envie chez les propriétaires en augmentant les déductions en cas de rénovation. Nicolas Walder souligne le problème dans sa globalité et parle de la réalité des solutions: «ça parait infaisable quand on ne se donne pas les moyens de le faire».