Genève

Le plus grand aigle d'Europe fait son retour dans la région

29.04.2022 17h32 Lucie Hainaut

Aigle

C’est le plus grand aigle d’Europe, et il devrait bientôt faire son retour sur les berges du Léman, après 130 ans d’absence. Le pygargue à queue blanche est un aigle pêcheur qui vit au bord des lacs. Le parc animalier des Aigles du Léman, en France voisine, a vu naître plusieurs poussins qui seront réintroduits au début de l’été. 

Des bébés pygargues à queue blanche élevés sous haute surveillance. Les équipes des Aigles du Léman suivent avec attention l’évolution des poussins. Julie Berthollier, stagiaire au parc et étudiante en gestion et valorisation naturaliste, nous explique: «Je suis l’élevage des jeunes. Je note les dates de ponte, d’éclosion, combien de fois ils mangent par jour, ce qu’ils mangent, mais les relations avec les parents».

Une première réintroduction très attendue

Bientôt, ils seront les premiers pygargues à queue blanche réintroduits au bord du lac Léman, 130 ans après la disparition des derniers spécimens. Pour faciliter cette réintroduction, le fondateur du parc a imaginé un dispositif novateur: «Ce sont des volières avec un système de double nid, qui permet d’élever les jeunes à l’intérieur du nid par leurs parents. Et à l’âge de huit semaines on les passe de l’autre côté les parents restant dans le nid, mais pouvant nourrir les petits grâce à un système de barreaux. Donc on garde le contact, ça va permettre de fixer les petits, et on espère ainsi augmenter les résultats et les chances de survie pour les jeunes relâchés», explique Jacques-Olivier Travers.

Un prédateur utile pour la biodiversité

L’homme est passionné par les rapaces. Et pour lui, la réintroduction du pygargue à queue blanche est un vieux rêve. Mais surtout, le retour de cet aigle pêcheur aura un impact positif sur son environnement: «Le pygargue c’est un prédateur naturel de certaines espèces qui nous posent problème sur le lac Léman comme les cormorans, ou les goélands. Donc l’idée c’est de remettre ce prédateur qui était présent autrefois pour rééquilibrer la chaîne alimentaire. Donc évidemment ça ne va pas se faire en claquant des doigts, ça va prendre des années, mais c’est le début d’un long processus qui a marché dans d’autres endroits et qui on espère, fonctionnera ici sur le lac Léman» explique le fondateur du parc.

Les jeunes pygargues seront relâchés à la fin du mois de juin. Pendant les prochaines années, quelques oiseaux seulement seront réintroduits chaque été. À terme, le programme de réinsertion prévoit de relâcher plus de 80 rapaces.