Une conférence sur la transidentité perturbée à l'uni
Une conférence sur la transidentité a été perturbée vendredi soir à l’université de Genève. Les deux conférencières venues présenter un ouvrage intitulé « La fabrication de l’enfant transgenre » a suscité l’indignation de plusieurs militants qui ont jugé l’ouvrage transphobe. La conférence a pu se poursuivre dans un autre lieu mais pose la question d’un dialogue parfois impossible sur des questions de sociétés sensibles.
Psys, transphobes, assassins, ce sont les slogans d’une quinzaine d’étudiants dont des militants LGBTQ contre la tenue de cette conférence et la présentation d’un livre qui remet en cause le bien-fondé des transitions de genre médicales entamées avant l’âge adulte et notamment le rôle des réseaux sociaux. Selon l'une des conférencières, la psychanalyste Caroline Eliacheff, certains jeunes sont embrigadés sur les réseaux.
Un discours dénoncé par l'association Le Refuge qui a accompagné depuis 7 ans, près de 650 jeunes qui se posent des questions sur leur identité de genre. Pour Alexe Scappaticci, coordinateurice du Refuge Genève, la transidentité est un sentiment stable, qui n'est pas influencée par internet.
Un dialogue de sourd.
Autre point d’achoppement, la médicalisation dite de transition pour changer ses attributs sexuels, jugés dangereux par les conférencières qui évoquent des traitements à vie et avec des effets secondaires et parlent de scandale sanitaire. Le Refuge dénonce des amalgames liés notamment au changement de sexe souvent confondu avec la transition de genre.
Un ping-pong argumentaire difficile sur une thématique délicate. Chaque année, les ados en questionnement sont de plus en plus nombreux. Le refuge en a reçu 250 l’an dernier à Genève.