Genève

Le prix du gaz augmente de 34%

03.05.2022 18h52 Lucie Hainaut

SIG SIG

Cela fait plusieurs mois que les cours du gaz ont pris l’ascenseur sur les marchés mondiaux. Depuis le 1er mai, les SIG adaptent leurs tarifs: le gaz naturel augmente de 34% en moyenne. Ce qui reviendra à une hausse estimée entre 400 et 600 francs à l’année pour un ménage.

En un an, il a été multiplié par 7: le prix du megawattheure de gaz est passé de 17 euros en mars 2021 à 129 euros en mars 2022 sur les marchés à long terme. La hausse des tarifs pour les 40'000 clients SIG qui utilisent le gaz naturel était inévitable, selon le directeur général des SIG, Christian Brunier: «On a augmenté nos tarifs de 34%, on a essayé de faire une progression lente. Pour un ménage, c’est quand même une augmentation de 30 à 50 francs par mois. C’est énorme mais on n’y peut pas grand-chose, on est dépendants, et c’est comme cela dans le monde entier. Les Russes abusent bien sûr de leur pouvoir, mais les autres aussi: les Américains ont multiplié par 10 les prix du gaz, alors qu’ils ne sont pas en guerre. Donc on voit qu’il y a un marché complètement fou».

Des locataires «complètement captifs»

Difficile d’échapper à cette hausse si notre logement est chauffé au gaz: «Les locataires sont complètement captifs du choix d’énergie qu’a fait le propriétaire pour l’immeuble dans lequel ils vivent» déplore Carole-Anne Kast, vice-présidente de l’ASLOCA Genève. Mais pour certains locataires, le problème est ailleurs: ils ne savent pas quelle est leur source d'énergie. Difficile dans ce cas-là d’anticiper une éventuelle hausse de prix. Pour les personnes dans cette situation, elle recommande: «Il faudrait conseiller aux locataires premièrement de savoir quelle énergie est utilisée dans leur immeuble. Généralement c’est indiqué sur le décompte de chauffage et d’eau chaude qu’on va recevoir bientôt, puisqu’on arrive à la fin de la période de chauffe. Déjà voir si le logement est chauffé au mazout ou au gaz: là on sait qu’il y a des hausses de prix. Par contre sur une autre énergie plus propre, le prix de l’énergie n’est en principe pas impacté».

Pas de miracle pour limiter la hausse des prix

Pour les personnes qui sont effectivement chauffées au gaz, les SIG rappellent les conseils de bon sens pour limiter la hausse de la facture: «Il faut qu’on ait un comportement plus responsable: diminuer le chauffage dans son appartement, ne pas considérer qu’en hiver on vit en t-shirt dans son appartement mais on met un pull, ce n’est pas une diminution de confort gigantesque. Et ça permet vraiment de mieux consommer au niveau environnemental, et aussi de se faire du bien au niveau du porte-monnaie, de faire des économies» détaille Christian Brunier. À noter encore que la facture de chauffage varie beaucoup selon l’isolation des bâtiments. De leur côté, les SIG souhaitent favoriser à l’avenir les énergies renouvelables et locales, pour rendre Genève plus indépendante sur le plan énergétique.