Genève

Un homme accusé d’avoir tué sa femme avec un oreiller

09.05.2022 19h25 Julie Zaugg

Cette semaine se tient le procès d’un homme âgé de 71 ans. Il est soupçonné d’avoir tué sa femme en l’étouffant a l’aide d’un coussin, en 2016. C’est une plume retrouvée dans la bronche de la défunte qui a poussé le Ministère Public à se saisir de l’affaire.

Il n’y a donc pas de partie plaignante ici. Mais cette plume, personne n’explique pour l’instant comment elle a pu arriver là. Les conclusions des différents experts légistes ne lèvent pas encore le flou et clairement deux versions s’opposent. Le ministère public dans son acte d’accusation parle d’un homicide volontaire de la part de ce monsieur, riche ancien homme d'affaires et président de diverses entreprises de suisse alémanique.

Il aurait donc tué sa femme en l’asphyxiant sous un coussin, lui retenant les mains et les bras, car des bleus ont été constatés sur la défunte. Une scène de lutte qui serait a l’origine d’une blessure au petit doigt du prévenu. Il est aussi question d’une goutte de sang découverte dans la salle de bain avec un révélateur lors de l’enquête. Le Ministère Public pense que l’homme a sciemment nettoyé cette tache ce qu’il réfute farouchement.

Il a exposé sa version des faits ce matin: il raconte que ce jour de février 2016 il est réveillé avant 6h par un bruit sourd, qu’il découvre alors sa femme au sol, entre la chambre et la salle de bain. Il panique, entreprends de la soulever pour la mettre sur leur lit plutôt que la laisser sur le sol froid, la tire alors par les bras et le haut du corps pour l’y mettre, se blesse le doigt dans la manipulation. Puis il appelle la fille de son épouse, ne sachant quoi faire, laquelle lui dit d’appeler le 144. Les secours arrivent mais ne pourront que constater le décès de sa femme. « Pour moi c’était une mort naturelle, elle avait déjà fait deux malaises types cardiaques ou avc par le passé… jamais je n’aurais cru qu’on m’arrêterait peu de temps après» expliquait-il ce matin.

Il a aussi parlé de la belle relation et de l’amour profond que le couple, marié depuis 2011, se portait; avant d’enchaîner sur les conditions de détention très difficiles qu’il a connu lors des deux mois qu’il a passé à Champ-Dollon a l’époque, avant d’être libéré sous caution. Du haut de son mètre nonante quatre et sa grande prestance, c’est avec beaucoup d’émotion que l’ancien homme d'affaires s’est exprimé devant le tribunal criminel. Lui qui est venu entouré de ses proches: sa compagne actuelle, ses enfants et même les enfants de sa défunte épouse. Deux de ses beaux fils seront par ailleurs ses témoins de moralité demain.

Mercredi, place au réquisitoire de la procureure Anne-Laure Huber et aux plaidoiries des trois avocats de la défense.