Genève

Arnaque aux assurances: deuxième jour d'audience

17.05.2022 19h09 Denis Palma

Denis

Suite du procès d’un pharmacien accusé d’avoir escroqué durant 10 ans plusieurs caisses d’assurances maladie. Aujourd’hui, la parole était donnée aux employés et clients accusés d’avoir participé à ce système frauduleux. Des débats marqués par beaucoup d’émotion.

Les larmes ont coulé à flot sur le banc des accusés, les six employés du pharmacien ont dépeint leur patron comme un homme avec le cœur sur la main. Le premier à s’exprimer à la barre, c’est son adjoint. Un homme de 42 ans, fragile, marqué par des relations difficiles avec son père. «Pourquoi avoir suivi votre patron?», lui demande la présidente du tribunal. «Parce que je le respectais comme un père, dit-il en sanglotant. Je ne me voyais pas dire quoi que ce soit». Et il poursuit : «Ça me posait un problème éthique mais lorsque vous donnez gratuitement des vaccins ça permet de relativiser», a-t-il expliqué au tribunal. 

Même émotion chez ses collègues de travail: l’une d’entre elles, qui y exerce toujours, éclate en sanglots lorsqu’elle évoque son patron: «Il est pour moi comme de la famille, ce n’est pas un escroc. Il m’a aidé lorsque mon mari m’a abandonné».  Une autre tient même à ajouter: «À la fin de l’année, le patron faisait des cadeaux aux clients. De vrais cadeaux», dit-elle. Ça lui coûtait cher. 

Des employées aussi associées

Les employées savaient ce qui se passait mais ne participaient pas consciemment et directement au système mis en place par leur patron. «Sur le moment, je n’ai pas vu la gravité de la chose car ce système servait à aider les gens les plus démunis», ont-elles répété à tour de rôle. Et lorsque le procureur leur demande: «Avez-vous des regrets vis-à-vis des caisses maladies?»  «Il n’y avait pas de surfacturation, ont-elles toutes insisté, on ne voyait pas le préjudice pour les assurances.» Les cinq clients également accusés d’avoir participé à l’escroquerie sont auditionnés ce mardi soir. Ce mercredi 17 mai, place au réquisitoire du procureur et ainsi qu’aux plaidoiries des avocats de la défense.