Genève

Arnaque aux assurances: «une gigantesque escroquerie»

18.05.2022 21h11 Rédaction

denis

Le procès du pharmacien accusé d’avoir escroqué durant 10 ans plusieurs caisses d’assurances maladie se poursuit. Avec lui sur le banc des accusés, des employés et des clients de la pharmacie impliqués dans cette vaste fraude.

Dans une plaidoirie fleuve, le procureur Vincent Delaloye a requis des peines exemplaires pour les 12 accusés. Pour les employés, ce sont huit mois de prison avec sursis qui sont requis. Pour le patron, trois ans de prison, dont 12 mois ferme. Le procureur demande 150 jours-amende à 50chf pour trois clients et huit mois de prison avec sursis pour les deux autres clients.

Une plaidoirie à la hauteur de l'enjeu

D’entrée, le magistrat a donné le ton: « Il s’agit d’une gigantesque escroquerie aux assurances maladie, a-t-il lancé. Oui, les conditions de l’escroquerie sont remplies », a-t-il rappelé. 

Le patron de la pharmacie l’a reconnu lui-même. Il décrit le système frauduleux mis en place: « Des médicaments étaient facturés mais pas remis aux clients. Les clients pouvaient ainsi acheter d’autres choses telles que des brosses à dents mais aussi des crèmes de beauté, lâche-t-il, rattrapant en plein vol la thèse de la défense qui décrivait un  «Robin des Bois» de la pharmacie.

Le procureur poursuit son argumentation qui le mène à l’escroquerie par métier : « Oui, le patron de la pharmacie, s’est enrichi, dit-il. Il a vendu des produits que ses clients n’auraient pas acheté en temps normal ». Le magistrat a évoqué, sur la base des déclarations de l’adjoint du pharmacien, un accroissement du chiffre d’affaires de 250 000 CHF par an. D’où le total de 2,5 millions de francs de préjudice pour les assurances maladie sur 10 ans. Enfin, pour le procureur, les employés sont complices de ces pratiques: «il n’y aurait pas d’escroquerie sans les collaborateurs de la pharmacie. Ils y ont participé librement. Ils pouvaient dire non sans être licenciés».