Genève

Procès du Robin des bois des pharmacies: place à la défense

19.05.2022 20h00 Rédaction

Le procès du pharmacien accusé d’avoir escroqué avec le concours d’employés et de clients durant 10 ans plusieurs caisses d’assurances maladie se termine. Après le réquisitoire du procureur mercredi, place aujourd’hui aux plaidoiries de la défense. Une défense qui a cherché à renvoyer les coups portés hier par le procureur. 

L’avocate du pharmacien accusé d’être le cerveau de cette escroquerie, Me Yaël Hayat, a répondu point par point au procureur Vincent Delaloye: «Vous décrivez mon client comme un vulgaire commerçant, dit-elle au début de sa plaidoirie, mais s’il y avait un panthéon des hommes qui ont une conscience, mon client aurait sa place dans ce Panthéon-là.»

Car selon la pénaliste, son client a agi par réalisme, non pas pour nuire aux assurances maladie, ni pour s’enrichir mais «pour venir en aide à des personnes démunies, misérables, nécessiteuses», a-t-elle insisté pour bien marquer que le procureur hier en 4 heures de plaidoirie n’a jamais prononcé ces mots une seule fois. «C’est une tromperie», a admis le conseil du pharmacien, mais «une tromperie nécessaire, vitale». Le patron de l’officine est accusé d’escroquerie et de faux dans les titres. Le procureur a requis à son encontre trois d’emprisonnement dont 12 mois ferme. 

Lacunes de l’acte d’accusation

Concernant les autres accusé, les clients et employés de la pharmacie, leurs avocats ont réclamé l’acquittement. Le procureur Vincent Delaloye a prononcé hier soir des peines de 10 à 8 mois d’emprisonnement assorties d’un sursis pour les employés. En réponse à ce réquisitoire: Leurs avocats ont tous martelé: «il n’y a pas eu durant ce procès de démonstration de l’escroquerie», pointant ainsi une nouvelle fois les lacunes de l’acte d’accusation : «si les faits rapprochés ne sont pas clairement énoncés comment pouvez-vous juger cette affaire», lance un avocat aux juges. 

Enfin, même musique du côté des avocats des clients accusés d’être mouillés dans cette escroquerie. Ils ont joué la même partition: celle de l’acquittement. «Ils sont innocents, ont-ils clamé. Le doute doit leur être accordé.»

Demain fin des plaidoiries. Le verdict sera prononcé mercredi prochain.