Genève

La classe politique déplore les heurts à l'Uni

20.05.2022 17h29 Gilles MIELOT

redac

Deux conférences à l’université de Genève ont été perturbées en l’espace d’un mois par des militants LGBTI+. Des conférences jugées transphobes qui n’ont pas pu se tenir. Les réactions dans le milieu politique sont unanimes sur la forme, mais avec quelques nuances sur le fond.

Fin avril, la conférence de deux psychanalystes sur la transidentité a été interrompue par des militants jugeant leur ouvrage ouvertement transphobe.

Deuxième salve mardi dernier, cette fois à l’initiative de l’université, Eric Marty, professeur de littérature à Paris, donnait une conférence sur son livre «Le sexe des modernes. Pensée du neutre et théorie du genre».

Un rendez-vous de nouveau perturbé de manière virulente selon des témoins par des militants qui ont encore une fois dénoncé une stigmatisation.

Débat impossible au sein de l’Alma Mater, les réactions politiques condamnent unanimement la manière, mais les élus sont partagés sur le fond.

L’université a annoncé son souhait de déposer une plainte pénale mais se dit ouverte au dialogue, constructif, et non violent et exclut de s’autocensurer sur des thématiques de société sensibles. 

Juliette Labarthe, directrice du service égalité et diversité à l’UNIGE, réagit

«Je pense que concrètement, nous allons continuer à organiser les conférences que nous donnons. La liberté n’est pas menacée dans un cadre universitaire», commente Juliette Labarthe. Si elle ne commente pas la plainte de l’université, elle relève qu’il «faut écouter les voix des personnes qui sont en souffrance et qui se sentent discriminées. Je prends très au sérieux cette revendication.»

«À l’intérieur de notre service, il y a une vraie prise au sérieux de ces problématiques, se défend Juliette Labarthe. Nous avons des outils très concrets, comme une charte de la diversité.» Maintenant, pour apaiser les tensions, Juliette Labarthe veut donner «la parole à toutes les parties.»