Genève

Après la fusillade, émotion et stupeur à l'Épi Doré

23.05.2022 18h33 Céline Argento

fusillade

Samedi soir, une altercation entre deux gangs de motard s’est déroulée en plein centre de Genève. Des coups de feu ont été tirés dans l’un des établissements de la rue de l’école de médecine. Après la fusillade, l'émotion et la stupeur dominent dans ce bar tenu depuis 1996. La rivalité entre les deux groupes de motards, elle, est mondiale. 

Il est 00h21 samedi soir quand la centrale d’appel de la police est déclenchée. Une altercation a lieu dans un bar de la rue de l’école de médecine, au cœur de Genève. Sur place, un vent de panique: des cris, les clients de la terrasse se jettent à terre et fuient. La patronne de l'Epi Doré, Maria-Graziella Peixoto, retrouve le bar sens dessus dessous. Quatre coups de feu auraient été tirés selon les premiers éléments de l’enquête, donnés par le Ministère Public. Les stigmates sont encore là: «Là c'est l'impact laissé par une balle ! Mon serveur était juste à côté, ç'aurait pu être bien plus catastrophique !» explique la patronne. L’échange de tirs n’a fait aucun blessé. Mais Maria-Graziella est encore sous le coup de l’émotion: «C'est le choc. Je suis là depuis 1996, je n'ai jamais vu ça !»

«Il voulait tuer»

Les faits se sont passés entre deux bandes de motards, les Hells angels et les Bandidos. Selon nos informations, les relations entre ces groupes sont de plus en plus tendues depuis plusieurs mois. Les Hells Angels ne voudraient pas voir les Bandidos s’installer sur leur territoire. Les Bandidos étaient déjà présent dans le bar à cette table, selon les explications de la patronne: «Ils étaient à cette table à l'intérieur quand un homme est rentré et a tiré. Moi je pense qu'il voulait tuer». 

Organisations internationales

En mai 2019 à Belp dans le canton de Berne, une affaire similaire avait déjà eu lieu entre mêmes groupes, avec une fois encore, une fusillade. Frédéric Esposito, du Global Studies Institute, rappelle que ces groupes existent au niveau international: «Ils sont organisés dans le monde entier, et sont parfois recensés avec une activité criminelle. C'est le cas au Canada des Hells Angels. En Suisse, c'est bien plus mineur».

Aucun commentaire 

Nous avons souhaité savoir comment les autorités genevoises surveillaient ces groupes. La police et le département de la Sécurité de Mauro Poggia nous ont renvoyé vers le Ministère Public. Ce dernier n’a pas souhaité donner de détails. Contactés, les Hells Angels ne veulent pas faire de commentaire non plus. Après deux jours de fermeture, le bar va rouvrir demain mardi.