Genève

Le Centre Islamique de Genève espère toujours s'expandre

25.05.2022 19h44 Julie Zaugg

Centre islamique

Vendredi dernier, deux pétitions contre l’agrandissement du Centre islamique de Genève ont été classées par le Grand Conseil. Le projet d’extension se poursuit donc avec un objectif: pallier le manque de place de prières. Non sans obstacles.

Une bâche sur la façade: le seul signe de travaux en attente au Centre Islamique de Genève, car la petite maison des Eaux-Vives pourrait devenir un bâtiment de plusieurs étages.

La demande d’agrandissement ne date pas d’hier. Une autorisation préalable avait été demandée en 2013, par la fondation Saïd Ramadan. Elle n’a été accordée qu’en août 2021. Mais désormais les appels aux dons sont lancés au Centre Islamique de Genève.

Gagner trois étages et tripler la surface actuelle du bâtiment pour donner plus d’espace à toutes ces activités: tel est le souhait d'Hani Ramadan. Aujourd’hui le Centre Islamique des Eaux-Vives est l’un des plus exigus de Suisse romande. 

Deux pétitions classées par le Grand Conseil

Mais plusieurs obstacles s’érigent. Tout d’abord, le financement de l’agrandissement. Sur les cinq millions de francs nécessaires pour réaliser le projet, 805’984 ont été réunis, via des dons de fidèles. 

Mais il y a aussi des oppositions: deux pétitions tournaient jusqu’à présent, une d’un riverain et l’autre de l’association Vigilance Islam. Ce vendredi au Grand Conseil, elles ont été rejetées à 41 voix contre 38 et 1 abstention. Pour la droite et le PDC ce n’est pas le volet "permis de construire" qui gêne, mais bien la personne derrière cette demande.

Les idéologies n’ont pas besoin de structures pour se propager, nous dit Hasni Abidi, politologue spécialiste du monde arabe. Ici, elle octroierait même un cadre supplémentaire.

A Genève, le nombre de places de prière n’a pas augmenté depuis les années 1980, alors que la communauté musulmane est grandissante. Pour que le projet du Centre Islamique de Genève voie le jour, il manque encore plus de quatre millions de francs, et une autorisation définitive du canton.