DSM-Firmenich: les dessous d’une fusion
L’entreprise genevoise Firmenich a annoncé aujourd’hui sa fusion avec le groupe hollandais DSM. L’opération a été présentée ce matin à la presse.
C’est une petite bombe dans le tissu économique genevois. Firmenich, c’est le leader mondial en ingrédients de parfumerie et en parfumerie fine. En chiffres, ces 4.6 milliards de chiffres d'affaires annuels et 1'400 emplois à Genève.
Le Genevoise fusionne donc avec DSM, géant hollandais de la nutrition. Les dirigeants de l’entreprise genevoise assurent le bien-fondé de cette fusion d’égaux, ce n’est pas une acquisition. C’est une décision «audacieuse et historique» pour Patrick Firmenich, président du conseil d’administration et quatrième génération de dirigeants. Pour rappel, le groupe a été créé en 1895 à Genève.
Cette nouvelle entreprise, nommée DSM-Firmenich, sera basée à Kaiseraugst dans le canton d’Argovie, tout proche de Bâle. La famille Firmenich détiendra 34.5% des parts de l’entreprise, contre 65.5% pour les actionnaires actuels de DSM. Ça fait quand même de la famille genevoise l’actionnaire de référence de l’entreprise.
Une super-entreprise
Son chiffre d’affaires devrait dépasser les 12 milliards de francs suisses. Quatre secteurs d’activité : Parfumerie et beauté, le secteur actuel de Firmenich qui reste basé à Genève. Trois autres secteurs : boissons et alimentation ; santé, nutrition et soins ; et enfin, nutrition et santé animales.
Au total, ce seront 88 usines, 78 laboratoires d’application et 40 centres de création dans le monde. 16'000 brevets aussi, c’est énorme. La nouvelle entité DSM-Firmenich sera le leader mondial dans les domaines de la beauté, de la nutrition et du bien-être.
Notons encore que DSM-Firmenich sera cotée à la bourse d’Amsterdam. Firmenich n’était pas en bourse. Cette fusion devrait être officielle en mai 2023.
Le canton impacté
L’inquiétude principale, c’est forcément l’emploi. Firmenich, je l’ai dit, c’est 1'400 collaborateurs à Genève. Première garantie donnée par l’entreprise : les trois sites de production et le pôle de recherche sont maintenus sur le territoire cantonal.
Sur les emplois, en revanche, impossible de donner des garanties. On a posé la question au Directeur général Gilbert Ghostine. Sa réponse: « Dans toutes les fusions, il y a des changements. » Firmenich ne veut pas parler de licenciement, mais de changements. Potentiellement du mouvement aussi entre le site de Genève, celui d’Argovie et les Pays-Bas. Mais l’entreprise assure que l’impact sur l’emploi à Genève sera minime.
Cette question, forcément, inquiète Fabienne Fischer. La Conseillère d’État en charge de l’économie et de l’emploi, s’engage à suivre le dossier.
Des pertes fiscales
C’est une question qui préoccupe aussi le Conseil d’État. Impossible de juger aujourd’hui l’effet de cette fusion sur les revenus fiscaux du canton. Du côté de Firmenich, on nous assure que l’impact fiscal sera neutre, voire positif. Patrick Firmenich a insisté sur l’attachement de sa famille au canton de Genève.
L’administration fiscale cantonale ne dément cette affirmation d’impact fiscal neutre, sans pouvoir toutefois donner plus de détails. On aura des réponses plus précises à toutes ces questions dès mai 2023.