Genève

Des livreurs SMOOD dénoncent leur statut précaire

09.06.2022 18h43 Julie Zaugg

SMOOD

Des livreurs et livreuses de SMOOD étaient réunis ce midi devant la MIGROS de la rue de Carouge. En cause, des conditions de travail jugées peu correctes et une convention collective de travail inadaptée. 

Entourés du sydicat Unia et de quelques politiques, des livreurs et livreuses de la société SMOOD ont pris la parole ce matin pour dénoncer leurs conditions de travail. Ce malgré une Convention Collectivel signée mi-mai entre Syndicom et la société de livraison à domicile. «Nous n'avons pas du tout été consultés, déplore Jessica Vitorino Domingues, livreuse de 29 ans. La CCT en question nous garantit quatre heures hebdomaires à 23francs de l'heure... autant dire pas grand chose!». 

Parmi les livreurs, on retrouve aujourd’hui des personnes directement employées par SMOOD et d’autres, employées via le prestataire Simple Pay qui fait office de société de portage. Ceux employés par Smood sont payés à l’heure, dès leur connexion en début de journée. Avec Simple Pay nous dit-on, les livreurs sont payés à la minute seulement lorsqu’ils effectuent des courses. De manière beaucoup plus aléatoire donc.  

«Payés comme au marché»

Unia avait déjà déposé plainte aux Prud’hommes il y a quelques semaines. Aujourd’hui Migros, actionnaire principal de Smood est aussi pointée du doigt. «Il y a de la misère! Ce n'est pas pour rien que notre slogan dit "Des livreurs qui crèvent de faim pour vendre de la bouffe", c'est réel, certains s'endettent!» détaille Marc, un livreur masqué. 

Une situation menant à la précarité que dénoncent aujourd’hui ces livreurs embauchés via Simple Pay. Eux, aimeraient que SMOOD leur propose un contrat direct. «Avec Simple Pay, c'est comme au marché: tu vends, tu es payé. Tu ne vends pas, tu n'es pas payé. Donc évidemment nous aimerions avoir un contrat SMOOD», explique un autre livreur désireux de rester anonyme. 

Des livreurs avec des attentes

Les livreurs et livreuses regrettent un manque de soutien général et se tournent aujourd’hui vers le gouvernement genevois. Contactés, le Département de l’emploi, SMOOD et Simple pay ne nous ont pas répondu à cette heure. MIGROS quant a elle ne répond pas exactement à nos question écrites mais précise que la CCT a tout de même été approuvée par 94% des livreurs qui se sont exprimés lors d’un vote de consulation. 

De son côté Syndicom explique ne pas avoir été contacté par les livreurs en colère mais se dit ouvert au dialogue. D'ici là, de nouvelles actions pourraient être menées devant les enseignes Migros du canton.