Christian Brunier: «Il faut arrêter de spéculer sur l’énergie»

Les SIG ont remis aujourd’hui leurs trophées pour la transition énergétique dans un contexte de hausse des prix et de risque de pénurie en Suisse. Christian Brunier, DG des SIG, nous parle des enjeux pour l’énergie à Genève.

Via ces trophées, les SIG «veulent valoriser les gens qui entreprennent vraiment des économies d’énergie, car aujourd’hui, il n’y a pas assez d’entreprises qui passent à l’action. Il y a urgence d’agir, c’est notre responsabilité», explique Christian Brunier. Ces trophées tombent à pic, dans un contexte d’inflation de l’énergie. «Les prix du marché sont 5 à 6 fois plus élevées que nous prix. Il faut que nous soyons indépendants de la spéculation.»

C’est justement un point que veut dénoncer le directeur général des SIG: «Il y a des gens qui profitent de la guerre pour spéculer. C’est un produit stratégique et nous ne le vendons pas comme nous vendrions un liquide vaisselle.» Il assure vouloir miser sur une électricité locale, avec notamment du solaire. Il faudra attendre une bonne vingtaine d’années pour que l’électricité SIG soit 100% genevoise.»

La pénurie n’inquiète pas

Autre sujet, les pénuries potentielles pointées par le Conseil fédéral. «On les exagère beaucoup. Avant, le réseau électrique européen était géré par des ingénieurs qui ne pensaient qu’à l’approvisionnement. Aujourd’hui, il est géré par des Traders qui ne pensent qu’à faire du pognon! C’est ça le problème! L’énergie est un produit vital, nous avons le même problème que l’agro-alimentaire et notre modèle de société est intenable.»

S’il se dit inquiet pour l’avenir, Christian Brunier ne veut pas perdre espoir. «Chacun peut agir, chacun doit faire un effort.» Il dénonce, en comparaison, la forte reprise du trafic aérien. «On est en train de gâcher le futur. Il faut que l’on se bouge vraiment. Les trophées récompensaient les entreprises qui sont passées à l’action. On a eu une mobilisation gigantesque en tant de pandémie, avec l’énergie nous avons les remèdes et les vaccins, mais personne ne se bouge.»