Genève

Les manifs contre l'OMC n'attirent plus les foules

13.06.2022 18h27 Denis PALMA

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Pas plus de 500 personnes : ce week-end, la manifestation anti-OMC n’a pas réussi à mobiliser les foules. On est loin des fortes mobilisations orchestrées par mouvements altermondialistes à l’image du G8 à Évian en 2003. Aujourd’hui, la lutte contre l’ordre établit en matière de commerce mondial ne séduit plus autant. Pourquoi ? 

Des slogans qui tranchent mais une mobilisation s’est émoussée au fil des années. Le cortège est coloré et les pancartes clairement hostiles à la tenue du sommet de l’organisation mondiale du commerce à Genève. Uniterre, représentant du monde paysan, appelait pourtant à une large mobilisation. 

Faible participation à la manif contre l'OMC  

400 à 500 participants. Peu de représentants politiques, peu de syndicalistes mais aussi peu de paysans. Pour une manifestation contre l’organisation d’un sommet de l’OMC à Genève, c’est très faible, reconnaissent les organisateurs. "il y a un essoufflement de la classe moyenne qui en a ras-le-bol et qui ne croit plus dans aucun changement, analyse Lionel Dugerdil.  

Le climatique, nouveau catalyseur de la contestation 

Pourquoi un si faible intérêt? Par le passé, ce type de sommet a mobilisé de larges fronts altermondialistes comme ici en 2003 lors de la tenue du G8 à Évian. Pour Frédéric Esposito, ce front protestataire a aujourd’hui basculé." Ce qui est aujourd'hui le catalyseur de la contestation citoyenne, c'est le réchauffement climatique. Les actes de désobéissance civils sont liés aux personnes qui défendent le climat et l'environnement davantage que les enjeux liés à l'accès au marché", explique le professeur en relations internationale de l'Université de Genève.  

Des dossiers cruciaux sur la table de l'OMC 

Et pourtant les dossiers aujourd’hui sur la table de l’Organisation mondiale du commerce sont cruciaux: la guerre en Ukraine, la crise alimentaire, énergétique, la pandémie de Covid-19 et l’urgence climatique.