Genève

Rabbin, une vocation qui attire les femmes

17.06.2022 17h09 Denis PALMA

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C’est une fonction encore réservée aux hommes : en France, 5 femmes seulement exercent la fonction de Rabbin. Mais un vent nouveau souffle sur les communautés juives francophones sous l'impulsion de la nouvelle école rabbinique de Paris créée en 2020. Aujourd’hui, 6 de ses 8 étudiants sont des femmes. L’une d’entre elles a choisi le rabbin genevois François Garaï pour l’aider à devenir rabbin. Rencontre avec Manon Brissaud Frenk. Elle était à Genève au début du mois de juin.

C’était un vendredi en fin d’après-midi, Manon Brissaud Frenk, 32 ans, vient d’arriver à la synagogue de la communauté juive libérale de Genève. Manon, 32 ans, enceinte de 8 mois, chef d’une entreprise en communication est en stage à Genève dans le cadre de ses études pour devenir rabbin.

Retard dans les communautés juives francophones 

Pour la responsable de l’enseignement judaïque du GIL, voire des femmes telles que Manon se lancer dans la vocation de rabbin est une bonne nouvelle. Car les communautés juives francophones accusent encore un certain retard en la matière. « En Angleterre et aux Etats-Unis, il y a beaucoup de femmes rabbins. Les communauté francophones sont un peu plus traditionnelles, regrette-t-elle». 

Être une Femme rabbin n’apporte rien de plus à fonction 

Dans le cadre de ces études rabbiniques, Manon a choisi comme tuteur le fondateur et rabbin de la communauté juive libérale de Genève, François Garaï. Dans ce type de communautés, les femmes et les hommes ont les mêmes droits et devoirs. Rien, n’empêche une femme de lire les textes sacrés. Pour Manon, être une femme rabbin « n’apporte rien de plus à la fonction. C’est la personnalité qui compte », dit-elle.    

Toutes les communautés ne sont pas encore prêtes

Alors que les études rabbiniques chez les femmes juives francophones suscitent un intérêt certain, le rabbin Garaï prévient : toutes les communautés ne sont pas encore prêtes pour ce changement. « L’image que certains ont du rabbin est une image masculine. Donc, ces personnes pourraient ressentir une certaine gêne, un certain déséquilibre. On fragilise en quelque sorte une image », analyse François Garaï.   

Il y a 70 ans, la première femme rabbin 

Début juin, les juifs libéraux commémoraient les 70 ans de l’entrée en fonction de la première femme rabbin aux États-Unis. Le 3 juin, la communauté juive libérale de Genève officialisait aussi l’entrée en fonction de sa première femme rabbin.