Crack aux Pâquis: «Quand un enfant grandit, il ne doit pas voir tout ça»
La rue du Môle est le centre de deal de crack depuis plusieurs mois. Les habitants et les commerçants de cette rue des Pâquis en ont marre et sont inquiets pour les enfants du quartier. Une situation préoccupante qui intervient à deux pas de l’école de Pâquis-Centre. Le canton a été alerté mais les choses tardent à bouger.
Comme la plupart des commerçants et habitants du quartier, Hafid Ouardiri n’en peut plus de cette insécurité. Une situation qui s’est dégradée ces derniers mois suite à l’apparition d’un substitut à la cocaïne: le crack. Inquiétant à deux pas de l’école primaire des Pâquis. Et il n’est pas le seul à manifester sa colère. Malgré une situation plutôt calme ce midi, les habitants sont unanimes et expriment leur ras-le-bol.
Des témoignages glaçants
De nombreux témoignages ont donc été adressés aux autorités cantonales par les habitants, décidés à faire bouger les choses. Un territoire en friche, laissé à l’abandon selon ce père de famille. Membre du comité des parents d'élèves de l'école des Pâquis, la situation ne peut plus continuer ainsi. Environ 400 opérations sur cette thématique ont eu lieu entre juin 2021 et fin mai 2022. Sur le terrain, la police indique manquer de moyens.
«L'identification de filières est extrêmement difficile, mais ce travail nécessaire pour la tranquillité de nos concitoyens se poursuit chaque jour»
Du côté des politiques, Le PLR a réagi ce matin, fustigeant la gauche sur cette situation qui perdure depuis de longues années. Les riverains estiment que la situation dure depuis trop longtemps et qu'elle va en s’amplifiant. Ils réclament des actions concrètes et dénoncent une volonté politique absente.
Professeur de sociologie à l'Université de Genève, Sandro Cattacin met la hausse de la demande de crack sur le dos du Covid: «Avec la hausse des prix de la cocaïne et de l’héroïne. C’est un phénomène récent, avec des problèmes qui sont en train de s’aggraver.» Il décrit une drogue «qui prend le dessus. Cela aggrave la misère et rend les gens plus violents.»