Genève

Les marges énormes de Coop et Migros sur les produits laitiers

27.06.2022 18h31 Céline Argento

tam tam

Les grands distributeurs font des marges énormes sur les produits laitiers. C’est ce que révèlent Le Temps et Heidi News. Les chiffres ont pu sortir suite à la fuite de données des Laiteries Réunies, en avril dernier. Les consommateurs, mais surtout, les producteurs de lait en pâtissent. Le politique pourrait avoir un rôle à jouer.

Flan Tamtam, tomme Jean-Louis: des produitsbien connus, vendus dans la grande distribution. Ce que l'on sait moins, ce sont les marges importantes réalisées par les géants Coop ou Migros. C’est ce que révèlent le temps et Heidi news. Des données obtenues suite au hacking des Laiteries Réunies en avril.

Selon les chiffres obtenus par ces médias, le Tamtam au chocolat serait acheté environ 1,40 chf par Migros, revendu 2,30 chf (+58% de marge). Chez Coop, il est acheté 1,70 chf et revendu 2,40 (+39% de marge). Sur un échantillon de 15 à 30 produits laitiers, les médias révèlent les marges moyennes: +57% pour Coop, +46% pour Migros. En France, même ramené au coût de la vie, les marges seraient entre 19 et 34%. 

Producteurs en voie de disparition

Contactés, Migros et Coop n’ont pas donné suite à nos demandes. Migros rappelait dans Le Temps qu’elle n’a pas vocation à «maximiser le profit». Les Laiteries Réunies n’ont pas souhaité répondre sur le fond. Mais l’entreprise signale que ces données ont été volées et diffusées sur le darkweb: «N’ayant à aucun moment été consultés pour en vérifier l’intégrité, nous gardons un strict droit de réserve concernant leur interprétation et ne répondrons donc à aucunes questions associées. Comme toute entreprise, nous sommes strictement liés par la confidentialité de nos contrats avec l’ensemble de nos clients et partenaires».

Pour tous nos interlocuteurs interrogés ce jour, faire des marges est bien sûr essentiel. Mais pas en faisant pâtir les producteurs de lait. Au fil des ans, de nombreux producteurs arrêtent: «Il ne reste déjà que quatre producteurs de lait à Genève, qui peinent à joindre les deux bouts. À force, nous serons obligés d'importer du lait, ce qui serait un comble pour un pays comme la Suisse qui est réputé pour cette production» rappelle François Erard, directeur d'Agrigenève.

Un prix mimimal du lait ?

Actuellement, un paysan est payé entre 50 et 55 centimes par litre selon l'organisation "Lait équitable". Il devrait être payé un franc le litre pour couvrir les frais de poduction. Le manque à gagner est couvert par les subventions fédérales. Le politique pourrait-il avoir un rôle dans ce dossier? Delphine Klopfenstein (les Verts) serait pour fixer un prix minimum du lait, tout en agissant sur les marges des grands distributeurs. Le Centre par la voix de Vincent Maître n’est pas fermé non plus à l’idée: «autant je ne suis pas pour un État interventionniste qui fixe les prix, autant ce dossier est un peu différent car les distributeurs ont l'air de compter sur les subventions pour tirer les prix du lait vers le bas». Au PLR, Simone de Montmollin préfère la transparence, via un observatoire: «nous avons besoin de savoir comment se décompose le prix, ce qui va à chacun. Je susi convaincue que si le consommateur savait à qui va le fianancement, il serait d'accord de payer quelques centimes de plus pour le paysan». 

Autre solution, en attendant une possible ouverture politiuqe: privilégier les produits labellisés comme «Lait équitable» ou « Genève Région Terre Avenir». Sur la brique de lait, le producteur reçoit un chf minimum.