Genève

Accord Uber-État dévoilé, et après ?

27.06.2022 18h19 Delphine Palma

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Depuis deux semaines, chauffeurs Uber, taxis, ou politiques le réclament à grands cris. L’accord entre Uber et l’Etat a été dévoilé en fin de semaine dernière. « Sans compromis » selon la conseillère d’Etat, il serait au contraire trop flous pour des représentants de chauffeurs.

L'accord entre l'Etat de Genève et la société Uber tient en 3 paragraphes signés par la directrice générale d'Uber Europe,Moyen-Orient, Afrique d'une part, le PCTN et la conseillère d'Etat Fabienne Fischer d'autre part. 

Le document qui a permis à la plateforme américaine de reprendre du service à Genève précise 3 points importants. Uber reconnaît la qualification d’employés et non plus d’indépendants à ces chauffeurs. Il s’engage à ce que les chauffeurs bénéficient du salaire minimum cantonal et des affiliations aux assurances sociales. Enfin, la multinationale garantit qu’elle paiera aux chauffeurs qui en feraient la demande par écrit, "d’eventuels montants dûs. "

En marge de la diffusion de cet accord vendredi dernier, la conseillère d’Etat Fabienne Fischer précise: « Cet accord fixe clairement les règles applicables, sans faire aucun compromis avec l’arrêt du Tribunal fédéral (TF). L’accord prévoit des échéances claires, la première au 31 juillet, ce qui permettra de réévaluer la situation et d’intervenir si nécessaire. »

Réactions mitigées 

Cet accord, nous l’avons mis entre les mains de l’avocat et conseiller national du Centre/PDC Vincent Maitre. Il y voit une avancée nécessaire, mais une décision finale trop contraignante et surtout dépassée. « Cet accord profite en tout premier lieu aux chauffeurs. La protection minimale, qui était nécessaire, leur est garantie. Mais je crois que l’on aurait pu laisser plus de liberté aux chauffeurs de réellement organiser leur temps de travail et leur profession comme ils le souhaitaient. 

Frank Bara, chauffeur indépendant qui regroupe dit-il un collectif de 250 chauffeurs, ne décolère toujours pas depuis le 10 juin. Accord dévoilé ou non, pour lui, c’est le fond de l’affaire qui ne passe pas. « Je ne vois pas pourquoi on vient casser les accords antérieurs qui nous convenaient. On ne nous écoute pas, nous les vrais acteurs du métier. On nous sort des accords sans même nous demander notre avis. » 

Les syndicats Unia et SIT eux ne souhaite plus s’exprimer sur le dossier. Ils évoquent les négociations en cours dans le cadre de la chambre des relations collectives de travail. Des chauffeurs indépendants se réunissent ce lundi soir pour décider d’une nouvelle manifestation en ville ces prochains jours.