Droit à l'avortement: l'onde de choc se propage
Quatre jours après la décision de la Cour Suprême de mettre fin au droit à l’avortement au niveau national, l’onde de choc se répand. En Suisse, des manifestations s’organisent dès aujourd’hui. Les milieux religieux et associatifs réagissent eux aussi.
Des milliers de personnes dans la rue, à Washington, lors de l’annonce. Les juges conservateurs de la Cour Suprême permettent à chaque Etat d’interdire ou non l’avortement sur son territoire. Près de la moitié seraient concernés.
Pour la Pasteure Carolina Costa, c’est un retour en arrière et un danger pour la santé des femmes. Elle s’est positionnée ce week-end sur les réseaux sociaux et raconte constater un net mouvement sectariste, rigoriste chrétien, anti-avortement mais gloabement anti-femme, en train de se former. « Parce que l'idée c'est que la femme prenne pas la parole, la femme ne peut pas enseigner, elle doit rester à la maison et procréer ».
L’Académie pontificale quant à elle soutien la décision états-unienne. Les représentants de l’Eglise catholique s’alignent, mais le Frère Fontaine nuance et prône l'accompagnement. « Il est clair que l'Eglise ne va pas revenir là-dessus. Elle va toujours défendre cette position, c'est une forme de conviction fondamentale qui enracine la foi. Mais elle est aussi très attentive au processus qui se passe et à l'existence des uns et des autres, et des situations parfois tourmentées et complexes qui font qu'une femme voire un couple est amené à prendre une telle décision».
Possible en Suisse ?
La même chose pourrait-elle se produire sur le territoire helvétique? En Suisse, entre 10 et 11 000 interruptions volontaires de grossesses sont réalisées chaque années, d’après l’office fédérale de la statistique. Alors l’idée que ces femmes puissent voir le droit à l’avortement disparaître inspire colère et tristesse à Léonore Porchet. Aujourd’hui elle se bat pour le garantir .
« Il faut rappeler que l'avortement est à priori interdit. Il est dans le code pénal: interdit mais permis sous certaines conditions, qui sont culpabilisantes et infantilisantes. Moi j'aimerais que la Suisse fasse partie du mouvement libéral et en faveur de l'auto-détermination! », détaille la conseillère nationale verte vaudoise et présidente de Santé Sexuelle Suisse.
Une longue route
Avant d’abroger ces textes de loi, il reste du chemin à parcourir. Deux initiatives UDC sont par ailleurs toujours sur la table, une pour ajouter un jour de réflexion avant de procéder à une IVG. Une autre contre les avortements dits tardifs. Les signatures sont en cours de collecte, jusqu’en juin 2023.
Le collectif genevois de la Grève féministe a appelé au rassemblement ce mardi soir pour dénoncer la décision de la Cour suprême. Ce rassemblement se veut solidaire, en soutien aux personnes privées au droit d’avorter. Le collectif rappelle que deux initiatives de l’UDC menacent le droit à l’avortement en suisse et que, l’IVG est inscrite dans le code pénal suisse.