Genève

Le nombre de frontaliers pourrait doubler dans dix ans

29.06.2022 19h48 Rédaction

C’est la conclusion du troisième observatoire des frontaliers, mené par le Groupement transfrontalier européen et le Crédit Agricole. Le directeur général de Next Bank, Thibault Reversé, nous explique pourquoi.

Le travailleur frontalier moyen en Suisse est un homme: ils étaient 54% en 2015, contre 69% aujourd’hui. «C’est quelqu’un de très bien éduqué, qui fait partie des catégories socioprofessionnelles les plus élevées», explique Thibault Reversé. Selon lui, le frontalier consomme beaucoup en France, mais également en Suisse. 

Le frontalier travaille majoritairement dans le secteur privé. On le trouve principalement dans la santé (13%) et l'horlogerie (12%). «Ces deux secteurs sont des métiers d’expertise, avec un temps de formation assez longue. Pour l’horlogerie, la Suisse est une référence mondiale, il est donc logique que les employeurs aillent chercher les compétences là où elles sont. Pour la santé, la problématique d’emploi est similaire à ce que l’on retrouve à Paris.» Suivent la construction (11%), le commerce (9%) et les services financiers (5%). Deux frontaliers sur trois travaillent depuis plus de dix ans en Suisse.

Un vieillissement de la population

Mais pourquoi faut-il s’attendre à une hausse? La Suisse créée de l’emploi, mais sa population vieillit rapidement. «Pour remplacer les emplois, il faudra avoir plus d’expatrié.» Toutefois, Thibault Reversé dit «avoir de la difficulté à recruter. Sur l’Arc lémanique, nous avons du mal à faire occuper les postes vacants. Il y aura donc de l’emploi pour tout le monde.»

Citant l'Office cantonal genevois de la statistique, le Crédit Agricole rappelle que pour le seul canton de Genève, les frontaliers et Suisses de France voisine ont cumulé près de 10 milliards de francs de salaires. Une partie des impôts sur ces salaires est reversée par Genève aux collectivités françaises voisines.