Genève

Le sergent-chef Chuat passe le relai

30.06.2022 17h11 Julie Zaugg

Stéphane Chuat

Deux grandes figures des pompiers genevois ont pris leur retraite cette semaine. Parmi elles, le sergent-chef Stéphane Chuat. Soldat du feu pendant 34 ans, il a effectué hier sa dernière prise de poste, avant de passer le relai.

Il est de tradition pour les pompiers d’être accompagnés vers la retraite au son des cornemuses. Hier, l’heure, bien que matinale, était à la fête pour le départ de ces deux figures marquantes dont fait partie le Sergent-Chef Chuat. Pompier depuis 1988, il s’apprête alors à passer ses dernières 24 heures en caserne.

Collaborateurs pompiers ou non, famille et amis, tous sont réunis. Les yeux sont embués et les sourires ne sont pas facile à soutenir. Difficile de se résoudre à quitter celles et ceux qu’il considère comme une famille. « C'est un métier passion, que j'ai rêvé de faire depuis tout petit... C'est que du bonheur depuis plus de 34 ans de carrière! » détaille l'homme de la journée. 

La transmission d'une passion

Nombreux sont les collègues présents ce jour-là, à qui il va manquer. Le commandant du Service Incendie Secours, Nicolas Schumacher, ne fait pas exception: « J'ai une grosse pensée pour lui, pour tout ce qu'il a apporté dans ce service, c'est immense! Et puis c'est un peu particulier car son fils va bientôt arriver parmi nous...» explique-t-il, précisant au passage la fierté d'une telle transmission. 

Et pour cette dernière prise de poste, Stéphane Chuat est justement instructeur auprès des aspirants pompiers, dont fait partie son fils Bryan. Tous deux ont vu leur carrière se superposer, le temps d’une année, avant que "Chuat fils" ne fasse sa place au sein du SIS

« Je pense que c'est une chance d'avoir pu bosser un peu avec lui, c'est quand même lui qui m'a transmis cette passion! C'est cool d'avoir pu partir quelques fois avec lui dans le camion et d'avoir pu être présent pour sa cérémonie de départ à la retraite », raconte-t-il.  Et de préciser, « J'entends souvent dire que je vais prendre la relève, mais je veux surtout construire ma propre carrière et faire mon bonhomme de chemin ». 

Deux générations qui se croisent

Première traversée de la rade pour le futur sapeur et dernière pour le sergent-chef qui regarde ces trente-quatre années passées avec philosophie et « le sentiment du devoir accompli, dans la camaraderie ». Un sentiment partagé par ses proches collègues, comme le caporal Bastien Bonvin. « À l'avenir j'aimerais bien prendre un peu de lui, lorsque j'aurai à diriger ou prendre des décisions... je me dirais "tiens, je fais comme Stéphane"», nous dit-il. 

Spécialiste en interventions aquatiques, batelier et responsable du décastère nautique du SIS, il était presque évident de conclure sa carrière de pompier sur le Léman. « Mais je vais rester encore dans le milieu lacustre, précise-t-il. Le lac, il est ancré en moi! ». Juin se termine donc avec un grand plongeon, celui dans une nouvelle étape de sa vie