Genève

Boris Calame quitte Les Verts genevois

01.07.2022 16h23 Rédaction

Après neuf années au sein du parti, le député a remis sa démission, constatant une «rupture sur la forme et le fond de l’action politique.» Il reste toutefois au Grand Conseil sous l’étiquette d’indépendant.

Dans une lettre adressée hier aux Verts genevois, Boris Calame, député au Grand Conseil, a annoncé qu’il quittait le parti ce 30 juin. Il dénonce la radicalité dans le programme 20223-2028 du parti et remarque un changement d’approche concernant le monde rural. «Alors même que nombre de Verts ont toujours œuvré à rapprocher ville et campagne, force est de constater que les Verts urbains d’aujourd’hui s’éloignent drastiquement de la réalité des champs, que le signal politique en la matière est déficient et destructeur de la relation avec nos campagnes», écrit-il dans sa lettre de démission.

«Des mesures contradictoires»

Invité sur le plateau de Léman Bleu, Boris Calame dit «ne plus se reconnaître dans le parti» et constate «un glissement vers l’extrême gauche. C’est un choix des dirigeants du parti. Moi, je me positionne au centre-gauche, je suis sensible à la problématique de l’économie. Je reste persuadé que l’environnement est un bien commun et je pense que c’est difficile, quand on est dans les extrêmes, de défendre le bien-commun.»

Dans sa lettre, Boris Calame dénonçait «des mesures contradictoires», en pointant les 600 mesures du programme entre 2023 et 2028. «Si celles-ci devraient se concrétiser, chaque année la députation devrait déposer 120 textes. La crédibilité voudrait que l’on se limite à un nombre de mesures et que ces dernières soient explicites.»

En pleine tempête

Cette démission arrive dans une période compliquée pour le parti genevois. Pour rappel, Frédérique Perler est dans la tourmente après son mea-culpa sur les accusations de complicité avec l’action d’Actif-TrafiC aux Pâquis. «Il ne faut pas mélanger les sujets, balaye Boris Calame. Ce qui est arrivé aux Pâquis, c’est malheureux. J’ai l’impression qu’il y a eu une maladresse et que la magistrate s’est faite avoir dans la situation.» Il n’appelle pas à la démission de la conseillère administrative et salue son communiqué. «C’est rare que le politique admette son erreur. Et là, j’ai trouvé que c’était plutôt humble.»

Prêt pour le référundum «Zéro pub»

Malgré tout, Boris Calame «souhaite bonne continuation», à son ancien parti. «Je pense que nous devons séduire et emmener tout le monde dans un projet pour demain. Il faut arrêter ce côté anxiogène et absolument avoir un avenir.» Quant à son avenir justement, «Ça reste à voir, je me donne le temps d’écrire quelques textes et de les déposer. Je reste engagé dans la politique (en tant qu’indépendant, NDLR).» Opposé au référendum «Zéro pub», Boris Calame assure qu’il sera actif sur cette votation, en plus de ses fonctions professionnelles et au Grand Conseil.