Genève

Doit-on construire de nouvelles casernes de pompiers ?

05.07.2022 17h01 Denis PALMA

rédaction

Meyrin s’accroche à sa compagnie de pompiers volontaires. Mais la commune va encore plus loin. Elle s’attaque aussi au nouveau mode de financement du groupement intercommunal des pompiers professionnels qu’elle estime injuste. D’ici 10 ans, sa contribution, comme celle des autres communes suburbaines pourrait être multipliée par quatre. Au comité de pilotage des pompiers professionnels on calme le jeu : rien n’est pour l’instant gravé dans le marbre.

Une contribution multipliée par 4 pour Meyrin 

A Meyrin, on crie a l’injustice : progressivement d’ici 10 ans, la commune pourrait voir sa contribution au fonctionnement des pompiers professionnels passer de 1,3 à 5,2 millions de francs. Une contribution financière que le conseiller municipal Meyrinois PLR Philippe Serrano juge "injuste et exorbitante". "Une commune comme Meyrin par rapport à d'autres communes qui ont des finances bonnes voire excellentes avec peu de charges publiques peu de dépenses publiques voient leur contribution au SIS multiplié par deux seulement. À Meyrin la nôtre est multipliée presque par 4. Et ça, très choquant pour nous."   

Un budget SIS à 80 millions d’ici 2033

Cette indignation Meyrinoise s'appuie sur une simulation des contributions communes par communes au groupement intercommunal du SIS jusqu’en 2033. Dans ce document rédigé par l’association des communes, le budget alloué au groupement du SIS va fortement augmenter de 55 à 80 millions d’ici 2033. Il prévoit notamment la construction de deux nouvelles casernes. Conséquence, la facture sera multipliée par 4 pour les communes suburbaines telles que Meyrin, Carouge, Lancy ou Vernier, sur la base de la nouvelle loi qui établit une clé de répartition entre les communes selon leur population et le nombre d’emplois. 

Une étude des risques commanditée

Du côté de la Vieille-Ville, on calme les esprits : Ce plan de développement n’est pas figé. Il doit être actualisé sur la base d’une étude des risques en matière de lutte contre les incendies sur l’ensemble du canton commandité par le groupement SIS. "Ces dernières années le canton s'est fortement urbanisé, il y a donc de nouveaux défis. Il faut donc faire cette analyse. Sur cette base là, on pourra élaborer un nouveau concept d'intervention du groupement d'incendie et de secours qui déterminera s'il faut ouvrir ou pas de nouvelles casernes. mais tout cela n'est pas encore acté. Ce sera aux communes d'en décider", argumente la présidente du groupement SIS et Conseillère administrative Marie Barbey Chappuis.     

Des synergies à trouver avec les pompiers volontaires 

A Vernier, commune destinée à devenir dans les années à venir un gros contributeur au budget de fonctionnement des pompiers professionnels, on considère que l’étude lancée dernièrement va dans le bon sens. Pour Vernier, 80 millions c’est trop."A mon sens on peut faire mieux et moins cher que 80 millions de francs en mutualisant certaines forces existantes dans les casernes avec des pompiers volontaires mais aussi des pompiers professionnels", explique Martin Staub, Conseiller administratif de Vernier. 

Un positionnement d'ici la fin de l'année 

Quelle stratégie d’intervention des pompiers sur l’ensemble du territoire genevois pour les années à venir ? faut-il construire de nouvelles casernes ? Les résultats de l’analyse des risques en matière d’incendie et le nouveau concept opérationnel des pompiers professionnels devront répondre à ces questions d’ici la fin de l’année.