«La créativité en mathématiques, j'adore ça»
Après un Nobel en 2019, l’Université de Genève est à nouveau à l’honneur avec son équivalent en mathématiques. Hugo Duminil-Copin, 36 ans, professeur ordinaire à l’Uni est l’un des 4 lauréats de la médaille Fields, récompense prestigieuse pour des chercheurs en mathématiques.
Sa spécialité à lui, ce sont les mathématiques de la physique statistique. Un expert des probabilités appliquée à des phénomènes complexes, comme le chemin d’une goutte d’eau dans un filtre à café par exemple, ou encore les changements brusques des propriétés de la matière, comme le passage de l’état gazeux à l’état liquide de l’eau. Originaire de la région parisienne, ce français est devenu genevois d’adoption en 2008 pour y effectuer sa thèse de doctorat. C’est la quatrième fois qu’un professeur ou un ancien étudiant de l’UNIGE reçoit la prestigieuse médaille.
«Cela fait des mois que j'avais l'information sous embargo alors je suis ravi de pouvoir la partager avc ma famille, mes amis et mes collaborateurs!» raconte Hugo Duminil-Copin. Lui qui raconte avoir un esprit bien adapté pour la réflexion mathématique a un véritable déclic lorsqu'on lui parle de créativité en la matière.
«Là ça a été en quelque sorte la découverte: je suis tombé complètement amoureux de la discipline. Pouvoir créer avec des idées, j'adorais cela», se souvient-il.
Cette médaille ouvre pour le Français une fenetre supplémentaire, notamment sur des responsabilités. Il tient par ailleurs à la dédier à celles et ceux qui ont pu collaborer avec lui, «car c'est surtout une affaire de travail de groupe!» estime-t-il.
Hugo Duminil-Copin n’est pas le seul lauréat, Maryna Viazovska, d’origine ukrainienne et titulaire de la Chaire d’arithmétique à l’Ecole polytechnique fédérale de Lausanne, est la deuxième femme à recevoir la prestigieuse distinction sur plus de 60 mathématiciens récompensés à ce jour. Les deux autres lauréats sont britanniques et américains.