Genève

Magistrate mutique et échanges musclés au Conseil Municipal

06.07.2022 17h15 Julie Zaugg

Mme perler

Les élu-e-s en Ville de Genève ont été convoqués hier soir pour une séance extraordinaire du Conseil Municipal. À l'agenda: l'affaire dite « des marteaux piqueurs ». Au coeur de celle-ci, la conseillère administrative en charge de l'aménagement, Frédérique Perler, est restée mutique. 

Frédérique Perler ne s’expliquera pas plus. Lors de cette séance extraordinaire du conseil municipal, elle a préféré garder le silence, en vue dit-elle d’éventuelles suites judiciaires. Ce soir-là en guise de prise de parole, elle lit son communiqué tombé la semaine passée. Pour de nombreux élus dans l’assemblée, réunis spécialement pour des éclaircissements, c’est la douche froide. Entre déception et colère, mais aussi interrogations sur les origines de la fuite. «Y'aurait-il une taupe parmi nous?» se demande la PLR Florence Kraft-Babel. 

À l’aube des vacances, drôle d’atmosphère à l’hotel de ville. « L'ambiance est excessivement tendue, confirme Alain Miserez du Centre, à l'origine de la motion qui sera votée ce soir-là. C'est vrai que le manque de réponses et de clarté, tant du côté de la conseillère administrative que des élus, n'aide pas au dialogue ». 

Même salle, mais deux débats

Pendant les quatre heures de séance, la gauche a moins pris la parole que la droite. Mais lorsque les Verts s’exprimaient, c’était surtout pour recentrer le débat. Oui « l’heure est grave », mais plutôt parce que la planète brûle. 

« Je pense que la population n'attends pas des réponses sur le fond de cette affaire; on sait maintenant qu'elle a coûté 3'800 CHF. Mais elle attend des réponses concrètes sur l'urgence climatique aux Pâquis! Sur la végétalisation, sur la Croix-Verte... mais cela n'avance pas», regrette Omar Azzabi, des Vert-e-s. 

Un amendement est d’ailleurs mis en avant, reprenant plusieurs points d’un tract d’activistes du climat. Il sera retiré. Poudre aux yeux pour la droite, qui y voit une volonté de détourner l’attention au sein d’un parti segmenté.

Un expert, pour quoi faire ?

Est aussi soulevée la nécessité d’avoir recours à un expert exterieur pour faire la lumière sur cette affiaire. « Quels sont ces éclaircissements que nous ne pouvons pas avoir, mais qu'un juge à la retraite peut avoir, pour le coût de 20'000 CHF?» s'étonne la Centriste Alia Chaker-Mangeat. 

Finalement, la motion demandant des éclaircissements dans l’affaire des marteaux-piqueurs a été rejetées à 30 oui, 35 non et 1 abstention. Et l'on s'en remet à la devise de Genève: « Post Tenebras Lux !», clame Florence Kraft-Babel.