Après la grêle, la grande solitude des paysans de rive gauche
Le Mouvement pour une Agriculture Paysanne et Citoyenne s’insurge, deux semaines après le violent épisode de grêle sur une partie du canton. De nombreux acteurs du secteur font état de pertes importantes de leur production et d’un état de deuil.
Une vingtaines de domaines et fermes de la rive gauche genevoise se sont fait co-signataires d’une demande de souveraineté alimentaire, Edouard Pouteil-Noble et Juliette Heanni en font partie. Respectivement paysan arboriculteur et boulangère, ils expliquent comment ces chtes de grêles ont affecté leur travail et leur production.
« Plus que de la grêle, c'était une lapidation, se désole Edouard. Et derrière, on n'a pas le temps de se reposer, il fallait tout de suite retourner aux champs, faire un bilan des dégâts et continuer». De son côté, Juliette la boulangère constate que les producteurs de créréales ont eux subi jusqu'à 90% de pertes dans leurs champs, « nous ne sommes pas sûrs de pouvoir s'approvisionner en farine comme il faut cette année! » alerte-t-elle.
Sentiment de deuil et solitude
La situation est vécue comme un deuil pour les paysannes et paysans. Il émane aussi un grand sentiment de solitude. « On essaie dans nos structures de mettre en place une agriculture paysanne, sociale, et c'est vrai qu'on n'a pas beaucoup d'encouragement de la part de l'État» regrette Juliette Heanni. Cela passerait par des aides financières, une plus vaste accès aux subsides et une sensibilisation de la population.
Uniterre lancera prochainement une action en justice contre le gouvernement fédéral, pour dénoncer son inaction en la matière. Des discussions sont en cours au seins de la MAPC pour joindre leurs forces.