Les ilots de chaleur, liés aux inégalités sociales

Les ilots de chaleur semblent être corrélés aux inégalités sociales dans les villes. La chercheuse Alice Guilbert travaille sur ce sujet particulièrement sensible en ces temps de canicule.

«Genève est une ville très dense, la plus dense de Suisse. C’est une ville avec des projets en cours, et de verdure. Mais aussi une ville inégalitaire, notamment des inégalités territoriales sur la qualité du bâti.» C'est ainsi que l'on peut introduire le lien entre ilots de chaleur et représentation sociale de la population genevoise.

Alice Guilbert, doctorante en Gouvernance environnementale et développement territorial: «Il y a de grosses différences de canopées entre les Pâquis et Champel ou Florissant. On peut multiplier par six la quantité de verdure.» 

Manque d'espace, de moyens ? 

«Il est difficile de l’expliquer car les études sont peu nombreuses à travers le monde. Mais peut entrer en jeu la notion d’inégalité de participation. Les personnes qui mettent en oeuvre ces stratégies climat ne sont pas celles qui sont dans les quartiers à forte vulnérabilité à la chaleur.» 

Le réchauffement climatique aura aussi son influence: «avec des différences de sept à huit degrés entre les quartiers à Genève. Il faut cibler les mesures aux endroits qui ont le plus de besoin. Si l'on continue sur le sujet de la verdure, la canopée est implantée en ville où l’on a la place, et pas forcément dans les zones où il en faudrait.»