Genève

Lutter contre les cyberattaques passe par les banques

02.08.2022 18h10 Jérémy Seydoux

Patrick Ghion

Patrick Ghion dirige le centre régional de compétence cyber au sein de la police genevoise. Il participe à développer l’arsenal pour lutter contre les cyberattaques.

65’000 documents confidentiels volés, déversés sur le darknet. La semaine dernière, une société de sécurité informatique a été la cible d’une importante attaque. À la tête de l’enquête, Patrick Ghion revient sur les moyens de lutter contre la montée en puissance des pirates du web. 

Selon lui, c’est un problème est à prendre très au sérieux: «Face au vol de données, il ne faut pas relativiser et se dire ‘je n’ai rien à cacher’. On ne mesure pas toujours quand et comment ces documents vont ressortir, notamment avec l’intelligence artificielle». 

Circuit criminel bien rodé, le piratage informatique cible de nombreuses entreprises dans l’espoir d’obtenir de leur part une rançon. «Nous conseillons de ne jamais payer de rançon pour ne pas alimenter ce système», explique Patrick Ghion, mais la réalité donne souvent raison aux rançonneurs.

«L’expérience démontre que ceux qui paient les rançons ont des chances de récupérer leurs données» 

Il est en effet dans l’intérêt des pirates d’honorer ces rançons pour pouvoir poursuivre leurs attaques sur d’autres cibles. Mais des solutions semblent se dessiner, outre de meilleures collaborations internationales.

Plus de partenariats avec le privé 

«L’enjeu est d’endiguer le circuit criminel qui passe par un flux financier», souligne Patrick Ghion. Il annonce que la police genevoise développe un partenariat avec l’entreprise Cybera, interface entre les victimes, les polices et les banques. Un outil d’échange d’informations pour permettre le blocage des IBAN frauduleux et la réparation financière des victimes.