Genève

Chaleurs extrêmes sur les chantiers: Unia réagit

03.08.2022 17h57 Julien Tinner

Le syndicat a constaté des irrégularités sur plusieurs chantiers genevois et présenté ses propositions pour soulager les ouvriers.

Pour la troisième fois de la saison, une vague de fortes chaleurs affecte les ouvriers des grands chantiers estivaux. Le syndicat Unia a mené des visites sur une soixantaine de chantiers genevois pour s’assurer du respect des règles en vigueur, et présenté ses conclusions aujourd’hui.

Dans le quartier des Eaux-Vives, le syndicat a dénoncé les conditions vécues par les ouvriers sur le chantier de l’avenue Pictet-de-Rochemont. Des travaux lourds, tels que la pose d’enrobés, ont été constatés au cœur de l’après-midi, alors que les températures atteignaient 35 degrés à l’ombre. Unia relève également l’absence de pause octroyée aux travailleurs.

Les travaux lourds effectués le matin

«Les ouvriers étalent le goudron à même les mains, avec un râteau, ce sont des températures extrêmes. Le goudron sort à 170 degrés, ce sont des travaux très compliqués», note Mathieu Rebouilleau, secrétaire syndical chez Unia. Le syndicat demande aux employeurs de planifier les journées de travail de manière à effectuer ce type de travaux tôt le matin, et consacrer l’après-midi à des tâches plus légères. Une mesure à associer aux autres obligations légales associées à ces températures caniculaires, tel que la fourniture de matériel de protection contre le soleil et d’eau aux ouvriers, ainsi qu’une pause de 10 minutes chaque heure.

Unia dénonce également la pression qui pèse sur les entreprises de travaux publics pour tenir leurs délais. Il reproche notamment à l’État d’avoir exercé des pressions en ce sens sur la ville de Genève, commanditaire du chantier de l’avenue Pictet-de-Rochemont, un axe routier d’ordinaire très fréquenté. Une situation qui irait à l’encontre d’un accord passé en 2019 entre les employeurs et les syndicats, s’étant accordés à l’époque à «ne pas faire subir de pénalités pour les retards de chantier liés aux mesures de protection de la santé du personnel». De son côté, le Canton dément toute pression.