Genève

Anne Emery-Torracinta: «L’école a beaucoup changé»

22.08.2022 19h18 Rédaction

La conseillère d’État en charge de l’instruction publique vit sa dernière rentrée. L’occasion de faire un état des lieux sur la situation entre les murs.

C’est la fin d’une ère. 59 ans après sa première rentrée en tant qu’élève et huit ans pour sa première comme magistrate du canton, Anne Emery-Torracinta vivait ce lundi 22 août sa dernière. Le temps passe: «Quand j’étais élève, nous étions dans une classe à double degré, avec une trentaine d’élèves. L’école a beaucoup changé et a dû s’adapter.» Pour elle, l’institution tient quand même bon. «L’objectif, c’est que les élèves en fin de secondaire 2 sortent avec un diplôme. Quand je suis arrivée à l’État, 17% n’avaient pas de diplôme à la fin de ce cursus, aujourd’hui, nous sommes autour de 11%», explique la conseillère d’État.

Des élèves parfois «difficiles à gérer»

Pourtant, de nombreux défis se posent aujourd’hui. Chez les élèves, ils sont de plus en plus nombreux à rentrer en maternelle alors qu’ils ne parlent pas français chez eux. Mais pas que: «on a vu depuis quelques années une augmentation des troubles chez les petits enfants, que ce soit des troubles du comportement, du langage ou encore de l’attention. Ce sont souvent des enfants qui cumulent les difficultés. Tout ceci donne des élèves qui sont très difficiles à gérer.»

Pas de pénuries d’enseignants, mais des problématiques nouvelles

Le métier d’enseignant a lui aussi évolué. «Aujourd’hui, l’enseignant a besoin d’être aidé avec d’autres professions, comme avec des psychologues.» Malgré cela, les infirmiers sont de plus en plus sollicités: «Il y a une pression forte. En rajoutant des matières, on a renforcé les compétences des élèves, mais aussi les difficultés des élèves qui en ont.»

Pour la conseillère d’État, il faut «considérer que le métier a changé. Je regrette toujours quand le parlement ne se rend pas compte de ces enjeux-là. Si l’on ne met pas des moyens maintenant, c’est dans 15 ou 20 ans que l’on va le payer. Nous devons reconnaître la valeur du travail des enseignants.»