Genève

Pourquoi la Puff bar fait-elle tant parler d’elle?

25.08.2022 18h58 Martin Esposito

C’est le nouveau tube des moins de 25 ans: la cigarette électronique jetable. Pas chère, accessible mais chargée en nicotine, elle soulève de nombreuses questions.

Moins de 10 francs et l’équivalent de deux paquets de tabac: voilà la promesse des Puff. Ces cigarettes électroniques sont le nouveau dada des jeunes, qui délaissent les cigarettes classiques. «Ici, tout le monde a déjà tiré une bouffée dessus», nous glisse-t-on dans un cycle d’orientation genevois. Dans le canton, il faut être majeur pour en acheter, contrairement à Vaud. Pourtant, le fait que certains élèves nous présentent leur bar laisse des doutes. «Il y a aussi un trafic entre élèves, sans compter ceux qui achètent sur internet, sur des sites peu regardants», explique Jean-Paul Humair, médecin aux HUG et président du Cipret Genève.

Nicoteen love

Si les nombreuses études sur la cigarette électronique sont incapables de dire les effets à long terme pour la santé, c’est bien d’addiction qu’il est question. Dans les 3,5 millilitres contenus dans une Puff, 2% sont de la nicotine. «C’est énorme, s’exclame Jean-Paul Humair. C’est une porte d’entrée dans le tabagisme.» Mais comment est né l’intérêt pour ces machines? Le marketing. Les fabricants ont tout misé sur Tik Tok, fréquenté par 3/4 des 12-19 ans. Avec des posts loin d’afficher leur caractère publicitaire, les Puff sont devenues virales.

La plateforme a, depuis, bloqué le hashtag lié, mais les vidéos, elles, n’ont pas disparu. Ajoutez à ce cocktail des goûts fruités, loin de celui du tabac brun et vous obtiendrez le tube de la jeunesse. De quoi inquiéter le DIP, qui dit plancher sur «des campagnes de prévention d’ici à la fin de l’année.»

Autre problème, d’ordre cette fois écologique. Les Puff ne sont pas rechargeables. Elles embarquent une batterie au lithium qui ne servira qu’une seule fois. Au-delà du tri spécifique compliqué, le format incite au laisser-aller. Lors du dernier nettoyage du Léman en mai, 38 objets du style ont été sortis des eaux du lac. Et la question ne semble pas préoccuper les fabricants.