Genève

Le magnat des mines Beny Steinmetz à nouveau devant la Cour

29.08.2022 19h55 Rédaction

proces Steinmetz

Le procès en appel du milliardaire franco-israélien Beny Steinmetz a débuté ce matin à Genève. Début 2021, le magnat des mines avait été condamné à 5 ans de prison pour corruption d’agents publics en Guinée et faux dans les titres. Il fait aujourd’hui recours.

Cette deuxième instance ce ne sera peut-être pas juste un procès «bis répétita», en janvier 2021, pour la première instance, Beny Steinmetz était entouré de Me Bonnant et Me Kinzer. Aujourd’hui Marc Bonnant n’est plus le conseiller du milliardaire. Il s’est par ailleurs retiré de la fondation qui détenait la fortune du groupe BSGR, la société de Beny Steinmetz. Pour assurer la défense de ce dernier, Me Kinzer demeure, accompagné de Christian Lüscher. 

Pour ce qui est des faits, le Ministère Public représenté aujourd’hui par le procureur Yves Bertossa, accuse Beny Steinmetz et deux comparses d’avoir mis en place un montage financier via des sociétés-écrans, afin de verser un pot de vin contre des droits miniers en Guinée. Ce pot de vin aurait été voué à atterrir dans la poche d’une femme, la quatrième épouse de l’ancien président de Guinée, en échange de facilitations de ces droits.

Mais cette transaction n’a jamais eu lieu, d’après Beny Steinmetz. Cette deuxième instance est donc dédiée à dresser un autre portrait du magnat des mines et sa société, mais surtout prouver qu’il n’y a pas eu corruption. Une agence de communication a par ailleurs été mandatée pour diffuser un document de 15 pages visant à «rétablir les faits». Ses représentants étaient présents en nombre, au Palais de justice.

Procureur pointé du doigt

Ce matin en ouverture de procès, la défense a soulevé l’attitude de l’ancien procureur en charge du dossier, Claudio Mascotto. Il lui est reproché d’avoir laissé filer un témoin clef et de n’avoir pas poussé son enquête comme il l’aurait dû. Un sombre accord est soupçonné, pour ne pas avoir à produire des documents… le tout avant «l’exfiltration» du magistrat, d’après Me Lüscher. Un échange vif avec le premier procureur Bertossa s’en est suivi. Ce dernier rappelle que «Monsieur Steinmetz et l’un de ses comparses ont été attrapés les doigts dans la confiture». Cette affaire est complexe mais à la fois très simple, expliquait-il ce midi. Reste à voir si les trois prévenus de cette affaire verront leur peine confirmée d’ici ou s’ils seront simplement acquittés.