Genève

Christian Brunier: «L’incitation a des limites»

31.08.2022 19h40 Rédaction

Les Services Industriels de Genève ont annoncé ce mercredi une hausse des prix de 22% en moyenne pour 2023. «Une hausse limitée» selon le directeur général de la régie, il nous explique pourquoi.

«Tous les distributeurs en Europe annoncent une hausse. Chez nous elle est relativement limitée parce que nous avons quelques contrats très prudents que nous avions signés à une époque où le marché était bas. Nous avons eu raison d’être prudents», relève Christian Brunier, Directeur général des SIG. Une prudence qui continue encore aujourd’hui, car les prix de l’électricité continuent à prendre l’ascenseur. «L’avenir est relativement sombre», ajoute-t-il.

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En plus des sécheresses et de la guerre en Ukraine, Christian Brunier pointe du doigt une autre cause de ces augmentations globales des prix: «La spéculation. Certains pays hors de l’Europe et qui ne sont pas en guerre multiplient leurs tarifs par dix. Cela influence les marchés. Nous achetions de l’énergie à 3 centimes il y a peu, quatre ans plus tard nous l’avons acheté jusqu’à 1.60 CHF. C’est inacceptable. Je crois que l’on a considéré l’électron comme un produit marchand, alors que c’est un produit stratégique.»

«Donner un coup d’accélérateur assez vite»

Pour compenser cette hausse, qui représente 15 francs supplémentaires par mois pour un ménage moyen, les SIG appellent à réduire la consommation. «Si vous consommez 8% de moins, vous annulez la hausse. Nous gaspillons trop, avec tous les appareils en veille dans les appartements. Il y a plein de mesures simples pour économiser sans sacrifier son confort.»

De son côté, le Conseil fédéral a lancé une campagne visuelle pour inciter à l’économie d’énergie. «Je pense qu’inciter ne suffira pas, commente Christian Brunier. Si aujourd’hui, nous décidions de bloquer le chauffage à 20 degrés cet hiver, cela ne mettrait pas en péril le confort des gens et cela aurait de vrais résultats. Si nous décidons ça le 15 novembre, cela sera trop tard. Les décisions du Conseil fédéral  vont dans le bon sens, mais il faudra donner un coup d’accélérateur assez vite.»