Genève

Les sciers, un modèle de gestion des eaux de pluie

01.09.2022 18h38 Denis PALMA

rédaction

Alors que l’état veut lancer un vaste un plan d’économie de l’eau du robinet, l’eau de pluie, elle, doit aussi être mieux utilisée en milieu urbain pour lutter notamment contre les ilots de chaleur. A Plan-les-Ouates, le tout nouveau quartier des Sciers est aujourd’hui considéré comme un modèle en la matière. 

Un réseau de fossés naturels à ciel ouvert 

Les Sciers, c’est un tout nouveau quartier de 700 logements sortis de terre en 2021. Là-bas, tout est pensé pour utiliser au mieux l’eau de pluie à travers un système d’écoulement. « Les eaux de pluie vont ruisseler des immeubles jusqu’à des fossés naturels qui vont alimenter tout un réseau jusqu’à un bassin de rétention», explique Benjamin Stierlin Architecte-paysagiste de InSitu.  

Irriguer la végétation du quartier 

Dans ce quartier créé de toutes pièces, les aménagements sont conçus pour permettre à la végétation de profiter au maximum de l’eau de pluie. «On a fait un gros travail de nivellement sur les surfaces bétonnées pour permettre un écoulement des eaux de pluie vers les parties vertes», précise-t-il. 

Le bassin de rétention d’eau, pièce maitresse du système

Une pente douce, un réseau de tranchées drainantes pour alimenter la végétation autour des immeubles et des canalisations mènent jusqu’à un bassin de rétention d’eau, pièce maitresse du système. « C’est l’endroit où toutes les eaux de ruissèlement du quartier convergent. L’idée est à la fois d’offrir un bassin de stockage d’eau au quartier avant de la rejeter dans les collecteurs publics mais aussi de créer un espace de biodiversité avec un mélange de plantes autochtones», conclut Benjamin Stierlin.    

Des «quartiers éponges» prévus pour les climats extrêmes 

Depuis 2019, l’état de Genève incite, comme dans le cadre de ce projet, les professionnels de l’immobilier à voir l’eau de pluie comme une ressource, une solution au dérèglement climatique. «On voit bien que les quartiers de demain pour être adaptés aux changements climatiques devront à la fois supporter les inondations extrêmes mais en même temps faire face à des sécheresses. Raison pour laquelle ce type de «quartiers éponges» répondent à ce genre de préoccupations, analyse Frédéric Bachmann, responsable du programme « Eau en ville» à l’État de Genève.  

Ce système de gestion des eaux pluviales à ciel ouvert est en train de se faire une place dans la réflexion des architectes et autres promoteurs immobiliers. Le projet de  quartier aux Cherpines a été conçu avec les mêmes particularités.